Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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Le Chapitre a toujours su apprécier combien la garantie
de ses privilèges était attachée à ce qu'il ne laissât pas
tomber en désuétude le compromis Raymond. Aussi fallait-il
voir, à la joyeuse entrée de chaque évêque, de
ïérouane d'abord, et plus tard de S'-Omer, avec quelle
persévérance les Chanoines lui rappelaient cet acte. Aux
X1Y° et XV e siècles, le nouvel évêque n'était pas plus tôt
arrivé dans le chœur, que le Prévôt, le Doyen ou le premier
dignitaire présent le priait, au nom du Chapitre, de
vouloir bien jurer d'observer et maintenir le compromis
Raymond. Le nouvel évêque, le plus ordinairement, demandait
qu'il lui fût donné communication du compromis,
et on lui remettait, tantôt l'original, tantôt un petit
volume dans lequel était une copie de l'acte. Le plus souvent
aussi, le nouvel évêque, après lecture, et quelquefois
après légère discussion, se décidait h jurer le compromis.
Il en fut ainsi dans la joyeuse entrée d'Adhémar-
Robert(1372), de Jean Tabary (1384), de Mathieu-Renaud
(1406), de Louis de Luxembourg (1416), d'Antoine de
Croy (1488). Philippe de Luxembourg (1502) et François
de Melun (1517), se bornèrent à jurer d'une manière
générale, et dans cette forme : « Juro ea quœ predecessoresmei
juraveruntel observare quœ observaverunt.(]). »
Les procès-verbaux des joyeuses entrées des derniers
évoques de Térouane et du premier évêque deS'-Omer,
Gérard d'Haméricourt, n'existent pas dans les archives
du Chapitre. Mais lorsqu'ensuite on recommence à trouver
les relations des joyeuses entrées des successeurs de
Gérard d'Haméricourt, on n'y rencontre plus qu'une longue
série de déconvenues pour les Chanoines. Jean Six
(1584) ne voulut jurer le maintien des privilèges du Cha-
(1) Colkctaaea, F" 99 et suiv,