Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

— iî8 —
plus notables, furent tellement effrayés , qu'ils
abandonnent leur poste, et se réfugient dans les
églises, leurs maisons, et voire mêmes jusques dans
les caves et les égoûts. Ce qui augmenta encore l'effroi
fut lorsque les Français firent jouer le second pétard
qui mit en pièces la seconde porte très-épaisse et
bardée de fer. Après avoir ainsi brisé les deux portes,
l'ennemi se précipite sous la voûte , criant ville
gagnée, et sonnant des fanfares ; mais il se trouve
arrêté par la herse qui était baissée. On avait bien
apporté des tréteaux pour soutenir ladite herse levée
afin que les hommes puissent passer en dessous, mais
l'on avait perdu en route le pétard qui était destiné à
la forcer, ce qui amena du retard et fit manquer l'entreprise
ainsi que nous le verrons ci-après.
Au bruit des deux explosions successives, l'alarme
commence dans la ville de Saint-Omer, les tambours
battent, chacun se rend à son poste, les uns au coin
des rues, les autres sur les remparts, mais personne
ne savait ce qu'il y avait à faire, hormis ceux qui
étaient à la porte Sainte-Croix, et qui avaient vu
courir les Français sur le pont. Ces derniers, malgré
la désertion de plusieurs, se mettent en défense,
encouragés par Lambert Croisil, qui depuis fut lieutenant
de l'artillerie de S. M. Catholique, lequel criait
aux fuyards qui pensait déjà avoir l'ennemi aux talons,
que ce n'était pas l'heure de fuir mais bien de se
défendre, et que s'ils n'avaient pas de poudre ils
n'avaient qu'à jeter des pierres que les femmes