Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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dans la maison dépendante de la cave, où les suppôts du
Chapitre venaient même souvent prendre leurs repas.
Exercé dé cette manière, le privilège de la Collégiale
n'était pas contestable; mais il paraît que des membres
de son clergé n'ont pas toujours su comprendre que leurs
franchises, quelqu'étendues qu'elles fussent, avaient néanmoins
des limites. Il en résulta de graves abus. Le Ma-
tobre 1519. On voit encore par ses propres déclarations qu'il exerçait,
en 1574, l'office do coustre fcustosj en l'abbaye de AVatten
depuis l'espace de trente-deux ans (A. Leroy, Arch. hist. et litt.
du Nord de la France, 1841); il avait donc été nommé à cet office en
1542 ou 1.543. Remarquons que l'on ne trouve plus dans les archivés
du Chapitré d'Aire le nom du vinetior Bresin après 1542. Do
clére et vinolier h Aire, rien de plus naturel que Louis Bfésin eût
été nommé coustre à Watten. C'était toujours la même carrière, et
il n'y avait qu'un pas d'une position à l'autre. Les coustres, dans les
églises de la Morinie, n'étaient plus, généralement, au XVI» siècle,
que de véritables sacristains.
D'après ce qui précède, Louis Bresin aurait eu de 22 à 23 ans
quand il aurait quitté Aire, après être resté, quelques années sans
doute, attaché au service de la Collégiale. II avait déjà fort bien pu
commencer 5 écrire le premier volume de sa chronique, et nous
pensons que Ferry de Locres, qui a connu ce volume, et qui s'en
est beaucoup servi, y aura trouvé quelques indications sur la résidence
de l'auteur à Aire, qui lui auront mal-à-propos donné lieu de
croire que cette ville était aussi le lieu de la naissance de Bressin.
Ainsi s'expliquerait l'erreur de Ferry de Locres. si souvent répétée
après lui.
Quelle que soit l'opinion que l'on adopte sur le plus ou le moins de
probabilité du séjour de Louis Bresin à Aire, il n'est pas moins
constant que cet auteur fournit des renseignements d'un haut intérêt
pour l'histoire de cette ville, et que l'on ne connaît que par ce
qu'il en a écrit. Dans le troisième tome de sa chronique, conservé
dans la Bibliothèque impériale, il est très souvent question d'Aire.
On y trouve, notamment, une relation inédite du siège de 1482,
beaucoup plus complète que celles des autres chroniqueurs, et les
détails de la joyeuse entrée de Charles-Quint en 1540. Ces sujets,
tels que Bresin les a traités, ne sont pas étrangers à l'histoire de la
Collégiale. Nous donnons aux pièces justificatives, sous les n°* 32 et
35, les.lignes qu'il a consacrées à ces deux événements.