Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

150 —
; En 1376, les gens de justice d'Alice de Wavrin, dame
de S'-Venant, ayant appréhendé au corps et emprisonné
dans le château de S*-Venant un individu soupçonné de
meurtre, les Prévôt, Doyen et Chapitre d'Aire réclamèrent
cet individu comme étant leur sujet. Après quelques
contestations sans résultat, l'affaire fut déférée par le
Chapitre au bailli d'Amiens, représentant la justice souveraine
du Roi. La dame de S'-Venant dut finir par reconnaître
que c'était à tort que ses officiers s'étaient
emparés du meurtrier ou prétendu tel, lequel, « du
temps de le prinse, estait couchant, levant et justiciable des~
dits Prévost, Doyen et Chapitre, et en leur haulte justice
et signourye. » Elle annula en outre ce qui avait été fait
à ce sujet par elle et ses officiers, et fit connaître authentiqueraient
qu'elle avait rendu le prisonnier aux gens du
Chapitre, « pour faire eux ainsy que bon leur semblera à
faire parlraison (1). »
D'autres débats s'étaient élevés en 1362, pour un fait
de justice, entre Yolande de Flandre, comtesse de Bar et
dame de Cassel, et les Prévôt et Chapitre d'Aire. Le bailli
de Capellebrouck, « baillif desdis Prévost et Chapitle en
icelle ville, avoit questioné et mis en gehene un malfaiteur,
pour suspection de cas de crime, » sans la licence
et hors de la présence du bailli que la dame de Cassel
avait à Bourbourg. La dame de Cassel prétendait que le
bailli de Capellebrouck avait outrepassé les droits qu'il
pouvait tenir du Chapitre, en procédant à la question
sans le congé et en l'absence du bailli de Bourbourg. Les
Prévôt et Chapitre alléguaient, au contraire, qu'ayant, en
vertu de leurs privilèges, à Capellebrouck comme en
(1) Collectanea, f° 169. Lettres de la dame de S'-Venant, du 20
mars 1376.