Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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L'ère de prospérité de la Collégiale ne devait avoir
qu'une fort courte durée. A peine les Chanoines eurentils
pendant quelques années la joie de contempler entière
l'œuvre qu'ils avaient si laborieusement élevée. Des
quatre sièges que la ville d'Aire eut à soutenir, de 1641
à 1710, il n'en est qu'un seul qui n'ait pas eu pour la
Collégiale de conséquences funestes.
Durant le premier siège de 1641, par les Français, les
chapelles des carolles autour du chœur, à partir du transept
méridional, qui fut lui-même gravement atteint, jusqu'y
compris la chapelle des Prévôts, à l'extrémité du rondpoint,
et même la chapelle suivante, dite de saint Arnoul,
furent toutes plus ou moins endommagées par les
projectiles des assiégeants; quelques-unes furent entièrement
ruinées. Le chœur lui-même ne fut pas épargné.
On retrouva dans l'église, après le siège, onze boulets de
canon (1).
Le produit de quêtes faites dans le diocèse de Saint-
Omer et dans les diocèses voisins aida les Chanoines à
réparer leur église. L'Évéque de Saint-Omer, Christophe
de France, s'intéressa à cette œuvre, et adressa à l'Évèque
de Bruges, en faveur de la Collégiale, une lettre des
plus touchantes (2). Des chanoines, divers habitants de
la ville, donnèrent ou léguèrent des sommes d'argent,
pour être employées dans les travaux. Parmi les personnes
étrangères à la localité qui se firent particulièrement
remarquer par leur générosité, il en est une dont on se
plait à citer ici le nom,.qui ne manque pas, du reste,
d'une certaine réputation. Il s'agit du savant audomarois
(1) Pièces justificatives, n° 38.
(2) M. Morand, Esq. scén., p. 12.