Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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ne permettait pas d'aller plus avant, ni d'essayer de livrer
un assaut au château en présence d'une armée aussi nombreuse.
En conséquence, il fut décidé en conseil, que
l'armée française, satisfaite de son succès, reprendrait
lentement le chemin de la Picardie.... Pourtant, avant de
partir, et pour légitimer cette subite retraite, le Roi envoya
un héraut d'armes déclarer à l'Empereur que, manquant
de vivres, les Français devaient se retirer, mais
qu'ils l'attendraient pendant quatre heures sur le champ
de bataille, et qu'arrivés au premier endroit où ils trouveraient
des fourrages , ils l'attendraient encore pendant
quatre jours. On attendit, et personne ne vint.... seulement
on entendit dans le camp impérial un bruit inaccoutumé
annonçant une réjouissance publique, c'était
la nouvelle de la défaite de Strozzi en Italie, et de
la victoire de Marciano , qui, selon toute apparence,
devait remettre l'Empereur en possession du territoire
de Sienne (1).
Telle fut la sanglante et glorieuse journée de Renty
qui, d'après le recensement qui put en être fait, coûta
environ deux cent quarante morts à la France, et
dix-huit cent à deux mille combattants à l'armée impériale
(2).
Le choc et l'acharnement furent terribles....; la mêlée
était si affreuse, que sans songer à faire des prisonniers ,
on taillait en pièces, de part et d'autre, tous ceux qui se
rencontraient, sous les pas, aucun n'était épargné.... Don
Ferdinand de Gonzague et le duc de Savoie, cherchant à
rallier leurs gens éperdus, furent contraints eux-mêmes,
(1) Idem, idem. — Hennebert. — Rabutin.
(2) Commentaires de la guerre des Gaules, Fr. de Rabutin, f. 165 v°.
— Récit des prisonniers.