Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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o Qu'il me soit permis de dire les vœux sacrés de
Saint-Omer. Apollon , fais dignement résonner les
cordes de ma lyre : je chante les saintes amours de
l'Epouse qui soupire jour et nuit après l'Epoux.
» L'entendez - vous ? les gémissements qu'elle
pousse, ont frappé les airs ; ses cris perçants ont
pénétré jusqu'aux Astres : Ladislas, sois favorable !
Soleil, répands tes rayons sur toute l'étendue de mes
campagnes ; et daigne, pieux Berger, te faire le guide
d'un troupeau abandonné. Après toi bêle la brebis;
le petit agneau bêle avec sa mère : ils t'attendent,
Père Daphnis, pour les conduire, à travers les riantes
campagnes Soleil I darde tes rayons de ce côté :
c'est l'attente de l'arbre et du jardin Pomone n'a
rien à cueillir ; les arbres sont dépourvus de fruits;
et les chenilles, rampant sous le feuillage, sont le
seul poids qui courbe leurs branches. Et Alcinoùs
s'étonne que les pommes manquent à ses jardins ; et
Aristée pleure l'absence de son miel ; et notre Déesse,
Rurina, nous refuse ses espérances accoutumées : le
Colon est absent de nos campagnes désertes.
» Je vois les Dryades, et les Napées, leurs
compagnes, plongées dans un sombre deuil. Ah !
veuve de son Chef sacré , notre terre est dans la
désolation ; et les Déesses n'ont pu retenir leurs
plaintes.
' » Pan lui-même, le cou tendu vers le Pôle, exhale
ainsi sa douleur : Astres, dit-il, je vous en supplie,