Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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peu trop légèrement, peut-être, à la charge du connétable
de France?.... Dégagée aujourd'hui de tout esprit
de parti, l'impartiale histoire doit-elle admettre,
sans un sérieux examen , qu'un homme , de la trempe
du connétable, tombé si glorieusement, en 1567, dans
les plaines de Saint-Denis, ait pu, malgré la fougue de
son caractère, malgré son antipathie pour le duc de Guise,
mais en présence d'un intérêt public aussi prononcé,
mettre dans une égale balance une mesquine question
d'ambition et d'égoïsme personnels avec celle de l'honneur
et du salut du pays ?.. Bien que le cœur de l'homme,
même le plus élevé, ne soit pas toujours exempt de ces
petites misères dont notre dernière et mémorable guerre
d'Orient a elle-même fourni de fâcheux exemples , nous
avons cru devoir, sur ce point, en appeler au jugement
de l'histoire, mieux informée , en faveur du connétable
de Montmorency, l'âme d'Henri II, le même qui partagea
l'urne funéraire de ce monarque dans l'église des Célestins,
à Paris :
« Che fu l'anima del re Enrico como si vede, per il
« sepolchro... nella chiesa da i Celestini {]). »
Nos lecteurs demeureront juges....
Ce qui est moins douteux, c'est la triste et déplorable
rivalité qui s'établit entre le duc de Guise et l'amiral
de Coligny, jadis si bons amis, que « sous le règne de
« François 1 er , ils allaient d'ordinaire vêtus de pareils ha-
« bits (2). » Cette rivalité prit, pour ainsi dire, naissance et
grandit presque sous les murs de Renty, où elle poussa
de profondes racines qui aboutirent plus tard aux plus
(1) Doc. inéd., relat. des amb. vénitiens, Jérôme Lippomano,
t. H, p. 644. — N. Tommaseo.
(2) Mezeray, t. Il in-f°, p. 1092.