Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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pente rapide du mont d'Helfaut. A la vue des restes mutilés
de leurs compagnons, ies Normands éprouvent un
transport de colère, ils jurent de brûler vifs les habitants
de Sithieu et de raser leur bourg jusqu'aux fondements.
De même, ajoutent les hagiographes, la colère de l'éléphant
augmente à l'aspect de son sang.
Abrités par leurs murailles, les habitants résistent avec
succès aux attaques de ces furieux ; leur chef tombe percé
d'une flèche décochée par un jeune religieux. Au courage
des défenseurs viennent s'ajouter divers prodiges qui
effraient les Normands et déterminent leur retraite sinon
leur fuite.
Abstraction faite des légendes, dit Depping , sachons honorer
l'exemple donné par le bourg de St-Omer. Dans ce
temps de découragement général, peu de villes el de bourgs
de France opposèrent comme Sithieu une digue aux invasions
des barbares. Les Saint-Omériens méritent d'être cités
après les habitants de Paris (1).
Honneur donc à nos pères ; ils ont, dans nos contrées,
donné l'exemple d'une résistance efficace aux hommes
du Nord devant lesquels tout pliait, tout fuyait. Pour
immortaliser leur bravoure, il a manqué un barde ou
un trouvère.
Les ravages faits dans le nord de la France par les
bandes Scandinaves, furent si considérables, la ruine et
le sac de l'évèché de Térouanne si complets, que l'évèque
des Morins dut fuir et se réfugier auprès de Foulques,
archevêque de Reims (2). Le siège épiscopal ne put même
être continué clans l'ancienne capitale de la Morinie ; il
(1) Histoire des expéditions maritimes des Normands, p. 241.
(2) Frodoard; lettres de Foulques, archevêque de Reims, au pape
Formose.