Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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qu'on ne soupçonnait pas alors le rôle important qu'il
devait être appelé à jouer plus tard.
Les historiens français prétendent (1) que si, dans la
chaleur de l'action (ce sont les expressions des narrateurs)
la partie de l'armée royale qui était restée en deçà du
vallon, eût reçu l'ordre de franchir cette barrière et de
poursuivre plus avant les Impériaux , la dérp.ute des Espagnols
eût été complète à cause du désordre, de la démoralisation
qui régnaient dans leur camp. « Merveilleusement
effrayés, « dit Mezeray (2), et l'Empereur même
« qui méditait la fuite,.... mais il sembla à nos chefs,
« continue-t-il, qu'il n'y avait pas assez de jour pour une
« si grande entreprise, car le solejl se couchait ; et peut-
« être Mqntmorençy, comme ses ennemis lui ont reproché
« depuis, n'en dissuada le Roi que par jalousie contre
« le duc de Guise son rival, à qui on eût attribué l'hpn-
« neur de cette victoire, parce qu'il lui avait donné le
« bran,le.
« }1 est certain que la jalousie était déjà'bien grande
« entre ces deux maiso,ns, et qu,e. cette occasion particu-
« lièrement alluma une mortelle haine, entre le duc de
« Guise et l'amiral ; parce que ce dernier, pour gratifier
Rome, le pape, voulant reconnaître son zèle pour les intérêts du
Saint Siège, le reçut avec distinction et lui donna une rose bénite,
une épée et un étendard. Un peu plus tard, le duc d'Aide ayant eu
la mission de commander les troupes de la Flandre, le cardinal lui
offrit cette épée et ce drapeau. C'est à cela que fait allusion le revers
de cette médaille. (Uist. abrégée des provinces unies. Amste.rdam,
170i,in-f°'p.8et 9).
(1) Mezeray, t. H, p. 1092. —Le docteur Robertson, écrivain
anglais, émet la même opinion. Yoy. hist. de Charles-Quint, t. VI,
p. 53. — P. Barre, hist. générale d'Allemagne, t. VIII, 2 e partie,
p, 953, in-4 0 .—Plan topographique, planche 3.
(2) Mezeray, t. II, p. 1092.