Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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Mais, prête à y tomber, elle s'arrête et retrempée dans
la douleur, se transforme pour lutter et vaincre.
A la place des leudes mérovingiens, des comtes de
Charlemagne, de cette vieille aristocratie franke décimée
par les guerres civiles, dépouillée par les Barbares, dispersée
et déjà presque anéantie, s'est insensiblement
formée une autre noblesse, sortie du sol pour le délivrer,
rallier les populations fugitives, les rattacher à la terre ,
les protéger et reconstituer l'ordre social. Dès les premières
années des invasions , on avait reconnu que les
murailles des forteresses pouvaient seules arrêter le terrible
ennemi auquel on avait affaire. En peu de temps,
malgré la vaine opposition des rois franks et des conciles,
elles surgirent de toutes parts. La force des choses accélère
l'organisation de cette vigoureuse hiérarchie qui
doit régénérer l'Occident. En 877, le capilulaire de
Quierzy consacre l'hérédité des bénéfices. Dès 840, la
marche de Flandre avait été confiée à Bauduin de Fer,
le comte très-fort, le glorieux marquis. Les comtes de
Hainaut, de Boulogne, de Ponthieu , se groupent autour
du puissant comte de Flandre.
Chacun se hâte de hérisser de fer, de peupler de donjons
et de chàteaux-forts le fief qu'il vient d'arracher à
l'impuissance des Carlovingiens. Bauduin, vers 860,
jette les fondements de plusieurs castra dans tous les
pagi soumis à sa domination. En 850 , le comte de Ponthieu
élève sur une haute montagne couverte de broussailles,
au milieu des bois, le château de Montreuil destiné
à garder le passage de la Canche et aussitôt cette forteresse,
qui commande la voie romaine de Boulogne à
Amiens, devient le lieu de refuge où des extrémités de
la Picardie, du fond de la Bretagne, de Rue , de S. Pol,