Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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disséminés sur les bords de la rivière d'Aa. Les défenseurs
de Sithieu, protégés par les saints patrons Orner etBertin,
se divisent en deux troupes ; les uns à cheval se portent
par un circuit sur le mont d'Helfaut d'où les Normands
étaient descendus ; les autres à pied, vont droit aux ennemis.
pour ainsi les placer entre deux attaques. Dans
cette position désavantageuse, les payens veulent déserter
le combat ; ils se jettent de côté et s'abritent dans un
bois de chênes. Les chrétiens les suivent sans leur donner
le temps de se reconnaître, les débusquent et les acculent
à la rivière, au lieu nommé alors Windingehem et aujourd'hui
Wins. Les piétons et les cavaliers combinant leurs
mouvements, les cernent et en font un tel carnage que
sur 350 combattants, quatre seulement purent rejoindre
le gros de leur armée.
Les enfants de S'-Omer et de S'-Bertin revinrent chargés
de butin, trois parts en furent faites. L'une appartint aux
églises, une autre fut également divisée entre les combattants
sans distinction de classes , la troisème part devint
le partage des pauvres et de tous ceux qui, n'étant
pas propres à la guerre, avaient élevé leurs mains suppliantes
vers le ciel durant le combat ; on attribuait principalement
la victoire à leurs ferventes prières.
La prudence commandait de se prémunir contre la
vengeance que voudraient exercer les Normands. Ces
hommes, vomis par l'enfer, disaient les prédicateurs et
les auteurs des vies des saints , ces guerriers audacieux ,
dont les chefs étaient rendus invulnérables par la magie
des mères de famille, selon les poèmes danois, ne pouvaient
laisser impunie la mort de leurs frères.
Dans ces temps reculés, la sagesse humaine était le
partage presque exclusif du clergé ; la politique était de