Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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paix à ses inspirations poétiques. C'est, en effet, ce
qu'il écrivait à Muret (') :
Maintenant près du Tibre et dans ses prés fleuris
Je puis donc, libre enfin de crainte et de soucis,
Rêver loin du tumulte et, chantant sur la lyre,
Moduler les accords que ma muse m'inspire.
C'est ainsi qu'il passa dix années entières, soit à
Rome, dans le palais du cardinal Caëtan , soit à
Vérone, dans celui du cardinal Valerii. Il avait trouvé
dans ces princes de l'église qui aimaient ses vers, des
Mécènes et de puissants protecteurs.
Il composa en Italie quatre livres de ses Silves,
dont il fit imprimer les six premiers à Vérone quelque
temps avant son départe).
Mais ni le beau ciel du Latium, ni les délicieuses
campagnes de la Vénitie, ne purent lui faire oublier
sa terre natale. Au milieu de son bonheur, au sein de
ces riches palais, de ces somptueuses villas où il
recevait une si généreuse hospitalité, où il coulait si
tranquillement ses jours dans la société des savants,
des hommes de lettres, des artistes et de tout ce que
l'Italie comptait alors d'esprits les plus distingués,
une pensée de tristesse et de deuil venait sans cesse
{*) Nitnc igitur jmtà Tibcriiii fluroinis undam,
Purpureo in pralo, et sylvœ Tiridanlibus umbris,
Semotum longé à populo, strepituque, licebit
Sollicitare lyram, et modulari carmina lœta.