Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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papes. Telle est la chronique de celui d'Andres,
écrite au commencement du xm e siècle, par
Guillaume, qui en était le huitième abbé.
Il naquit dans le comté de Guînes vers 1177 et se
consacra fort jeune à l'état religieux. A peine était-il
âgé de quinze ans lorsqu'il prononça ses vœux. On
lui donna pour maître de grammaire un collègue du
nom de Manassès, né à Guines ; ce qui prouve que,
dès le xn e siècle, les lettres étaient cultivées dans ce
canton, et notamment à l'abbaye d'Andres.
Elle avait été fondée, en 1084, par Bauduin,
premier du nom, comte de Guînes, à la suite d'un
pieux pèlerinage accompli en Espagne , avec
Enguerrand, seigneur de Lillers. Le comte avait
reçu, pendant ce voyage, une généreuse hospitalité
chez les religieux de Charoux. Pour leur témoigner
sa reconnaissance, il appela une colonie de ces
bénédictins dans sa terre d'Andres. Or, il advint que,
bien qu'il se trouvât, peu d'années après, composé de
sujets nés dans le pays de Flandre, le monastère était
néanmoins tenu d'élire, en cas de vacance du siège
abbatial , un religieux profès de la maison de
Charoux.
Après la translation, en 1206, de l'abbé Itier, à
l'abbaye de Ham, les moines d'Andres prirent la
résolution d'élire l'un d'eux pour prélat, et de se
débarrasser à tout prix de la tutelle de Charoux. En
conséquence, Guillaume, qui déjà s'était rendu