Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

plus le sentiment de l'œuvre qu'ils avaient entreprise ?
Aussi les Pères du Concile de Trente se virent-ils
obligés de condamner tous ces ornements comme
indignes du lieu s^int (1). ïrouve-t-on au Moyen-Age
que les Conciles aient été obligés d'en venir à cette
extrémité ? Et cependant, avant la période ogivale, on
se servait de sirènes, de monstres de toute espèce. Nos
ancêtres n'avaient pas voulu rejeter tous les types du
Paganisme, mais ils avaient eu soin de les purifier de
toute idée profane; chose que n'ont pas su faire les
artistes de Ja Renaissance, ainsi que leurs dignes
successeurs (2), car ils sont venus profaner ces
emprunts en leur rendant leur signification primitive
et idolâtrique.
On aurait pu se regarder encore comme heureux,
s ils n'avaient fait qu'ériger des ouvrages indignes du
Catholicisme. Mais pour eux c'était comme un besoin,
pour ne pas dire autre chose, de déchirer, de mutiler,
de déshonorer les œuvres de leurs ancêtres. Ils
auraient été au comble de la joie, ils auraient triomphé,
s'ils ataientpu détruire toutes ces œuvres grossières
et barbares, comme on les appelait alors. Aussi cherchaient-ils
tous les moyens de les faire disparaître.
C'est ce qui est arrivé pour la cuve baptismale de
Wierrc. La Révolution Française avait, comme nous
l'avons vu, laissé, sur notre cuve baptismale, des traces
(1) Cnuc. Trid. sess. xxv.
(2) V. sur les hcn.iTKsi'e In Krnnisrr.r.cc J. Mo!am.s i!c bist. Si Jmag.
liU. il. cap. S7.