Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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de Wail, à faire déplacer le pilori et abattre six arbres
qui l'environnaient et qui offusquaient une vue que le
sieur de Hauteclocque avait fait percer « en forme de
perspective », dans les murs de son château. Le sieur de
Hauteclocque s'engagea par acte à faire poser sur l'ancien
emplacement du pilori, et à rez de terre, une pierre de
trois pieds de longueur, portant le millésime de 1777 et
destinée à constater le droit des Chanoines. Ceuxrci se
réservèrent la faculté de faire replacer le pilori dans le
même lieu, dans le cas où ils viendraient à le juger convenable
(1).
Nous aurions désiré pouvoir suivre le Chapitre dans
l'exercice de ses droits de seigneurie et de justice à toutes
les époques et dans tous ses domaines; mais ses archives
nous fournissent sous ce rapport peu de documents.
On en retrouve assez, toutefois, pour juger du peu
d'importance de ces droits dans la plupart des localités
rappelées ci-dessus, aux XVI e , XVII e et XVIII e siècles. A
Mazières, à Baisieu, à Blessy, à Molinghem et à Waignelle,
c'étaient le plus souvent de simples labouriers que
les Chanoines choisissaient pour leurs baillis. En 1707,
ils accordaient à leur bailli de Blessy la minime rétribution
annuelle de quatre florins pour ses honoraires. Il y
aurait lieu de s'enquérir de ce que pouvaient être de
semblables officiers de justice, si les auteurs de quelques
opéras comiques de la fin du XVIII e siècle n'avaient pris
le soin d'en faire passer le type à la postérité.
A Aire, il faut le dire, la justice temporelle de nos chanoines
a toujours été prise beaucoup plus au sérieux. Il
n'était pas difficile de s'apercevoir que c'était le siège
principal de leur juridiction.
(1) Arch. du Chapitre ; pièce cotée n° 545.