Nouveau Testament, Manuel de l'instructeur

LA PÉRIODE INTERTESTAMENTAIRE
Le dernier prophète mentionné
Pendant des années, beaucoup de gens en Israël ont renié,
déshonoré, persécuté et combattu les prophètes et se sont rebellés
contre eux. De toute la période de l’Ancien Testament,
Malachie est le dernier véritable prophète d’Israël qui soit
mentionné. Après lui, Israël ne peut plus qu’aspirer à retrouver
les oracles qui lui ont auparavant été accordés en bénédiction.
Dieu veut qu’Israël soit une nation sainte, qui lui appartiendra
entre tous les peuples (voir Exode 19:5–6). Il lui a promis
richesses, gloire et puissance:
«Je bénirai sa nourriture, je rassasierai de pain ses indigents;
«Je revêtirai de salut ses sacrificateurs, et ses fidèles pousseront
des cris de joie» (Psaumes 132:15–16).
Mais il désire qu’Israël soit pur pour pouvoir vivre dans ses
villes. Israël doit devenir Sion, où le Seigneur a déclaré vouloir
faire sa demeure à jamais (voir Psaumes 132:13–14). Après le
ministère de Malachie (vers 430 av. J.-C.), Israël entre dans une
période où le savoir des scribes prend la préséance sur la révélation.
Certains prêtres et Lévites continuent à honorer la
prêtrise, mais la corruption s’infiltre dans la vie religieuse,
sociale et politique de la Judée. A cette époque, les Israélites se
lamentent de ne plus avoir de prophète et aspirent à entendre
leur voix qui parlait avec autorité. Ils se mettent à rassembler, à
préserver et à reproduire les paroles des prophètes qui sont
morts.
L’essor du rôle de scribe
Lorsque les Juifs rentrent de l’exil de Babylone (vers 557
av. J.-C.), un certain nombre de changements font leur apparition
dans leur société. Par exemple, le recours plus important
aux scribes. A l’origine, les scribes sont des hommes instruits
qui vivent de la tenue des registres et de la copie des Ecritures.
Ils les étudient diligemment, tant pour comprendre leur signification
que pour détecter des erreurs de copie. Ils fournissent
des copies des Ecritures aux synagogues de plus en plus
nombreuses et deviennent également docteurs de la loi. Quand
Israël avait des prophètes, les scribes restaient des copistes et
des instructeurs. Mais maintenant que la voix des prophètes
s’est tue en Israël, ces experts de la loi de Moïse commencent à
occuper la place laissée vacante.
Esdras, l’un de ces scribes, ramène de captivité une partie des
exilés et enseigne à Israël «les lois et les ordonnances»
(Esdras 7:10; voir aussi Néhémie 8:9–12). Avec Néhémie, il
prend des mesures pour enseigner la loi mosaïque, non seulement
aux prêtres et aux Lévites, mais aussi à tout le peuple.
Cette nouvelle tendance à la lecture à haute voix des Ecritures
devient l’un des traits les plus distinctifs de la vie de la nation
juive.
L’une des raisons importantes de l’essor du pouvoir des scribes
est le passage de l’hébreu à l’araméen comme langue parlée
communément par le peuple. Ces langues sont issues de la
même souche, mais elles diffèrent suffisamment entre elles
271
pour que les Juifs qui ne parlent que l’araméen aient des difficultés
à comprendre les Ecritures. Les gens doivent donc s’en
remettre aux érudits pour les interpréter et les expliquer. Il
n’est pas étonnant que les interprétations de ces érudits ne
correspondent pas et qu’ils s’efforcent d’amener les autres à
leurs différents points de vue.
Hellénisation de la Judée
Dans les dernières années du quatrième siècle avant Jésus-
Christ, une nouvelle puissance a vu le jour: La Grèce. Le roi
Philippe de Macédoine unit toute la péninsule grecque et se
prépare à défier la suprématie perse. En 334 avant Jésus-Christ,
le fils de Philippe, Alexandre attaque l’empire perse et est vainqueur.
Ensuite, il envahit rapidement tout le Proche-Orient en
conquérant tous les pays qui se présentent devant lui, notamment
la Judée. Les colonialistes grecs lui font suite- marchands,
artisans, ouvriers – vivement désireux d’imposer la culture
hellénique. Quelques années plus tard, Alexandre meurt, mais
l’hellénisme, ou l’influence grecque se fera sentir en Judée
pendant des siècles.
La Judée sous les royaumes helléniques
Après la mort d’Alexandre en 323 avant Jésus-Christ, ses généraux
combattent pour prendre les rênes de son empire. Séleucos
conquiert la Syrie et le nord du Proche-Orient. Ptolémée prend
possession de l’Egypte. La Judée se trouve juste entre les
deux rivaux. Elle change plusieurs fois de maîtres au cours des
quelques années qui suivent, avec des résultats désastreux
pour sa population. En 302 avant Jésus-Christ, la Judée tombe
aux mains des Ptolémée d’Egypte, à qui elle appartient
pendant une centaine d’années. En 198 avant Jésus-Christ, les
Séleucides conquièrent et conservent la Judée.
Pendant cette période, la population juive ne cesse d’augmenter.
Beaucoup de Juifs habitent hors de Judée. Par exemple, en
Egypte, la ville d’Alexandrie abrite une importante communauté
juive. D’importantes colonies existent aussi à Babylone et
dans d’autres villes. Les Juifs de la Diaspora (la dispersion) sont
plus nombreux que ceux de Judée.
Lorsque Antiochos Epiphane, roi séleucide, accède au pouvoir
en 175 avant Jésus-Christ, il décide que la tolérance des Grecs à
l’égard de ce qu’il juge l’étroitesse d’esprit et la superstition des
Juifs a suffisamment duré. Il tente de détruire la religion des
Juifs en leur imposant la religion grecque. En 169 avant Jésus-
Christ, le temple est pillé sur ses ordres. Peu après, les murs
de Jérusalem sont renversés et une garnison s’installe dans une
forteresse construite à proximité de la colline du temple profanée.
Le culte restreint qui avait lieu dans le temple ne tarde pas
à s’arrêter. Le respect du sabbat, les fêtes religieuses et
la circoncision sont interdits sous peine de mort. Des porcs,
animaux impurs selon la loi mosaïque et considérés par les
Juifs comme une grande abomination, sont offerts en sacrifice
tandis que les troupes d’Antiochos montent la garde. Le peuple
est contraint d’adorer Zeus et d’autres idoles.
APPENDICE