Nouveau Testament, Manuel de l'instructeur
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APPENDICE<br />
La pério<strong>de</strong> intertestamentaire<br />
Révolte <strong>de</strong>s Hasmonéens et <strong>de</strong>s Maccabées<br />
Les efforts d’Antiochos pour se débarrasser du judaïsme<br />
<strong>de</strong>viennent <strong>de</strong> plus en plus brutaux. Au lieu <strong>de</strong> se soumettre<br />
avec obéissance, les Juifs résistent <strong>de</strong> plus belle et la haine pour<br />
Antiochos et ses soldats grecs s’amplifie. En 167 avant Jésus-<br />
Christ, dans le petit village <strong>de</strong> Modin, <strong>de</strong>s soldats syriens<br />
rassemblent le peuple et exigent que Mattathias, prêtre âgé,<br />
offre un sacrifice au dieu païen. Malgré la menace <strong>de</strong> mort<br />
contre lui, Mattathias refuse. Un autre prêtre s’avance et<br />
accepte d’accé<strong>de</strong>r à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du soldat. Lorsque le prêtre<br />
plus faible brandit le couteau, Mattathias, <strong>de</strong> rage, empoigne<br />
une épée et le tue ainsi que l’officier syrien. Mattathias et ses<br />
cinq fils s’enfuient alors vers les collines et appellent tout Juda à<br />
se joindre à eux (voir 1 Maccabées 2:1–30). C’est le début <strong>de</strong> la<br />
révolte. Elle fait rage dans tout le pays, et obtient du soutien <strong>de</strong><br />
tous côtés, tandis que les Juifs attaquent les Syriens qu’ils haïssent.<br />
Le temps qu’Antiochos prenne la révolte au sérieux, il est<br />
confronté à toute une nation avi<strong>de</strong> <strong>de</strong> liberté.<br />
Comme Mattathias est un prêtre qui cherche à défendre la loi<br />
mosaïque, les Juifs appuient sa famille, les Asmonéens.<br />
Mattathias meurt peu après le début <strong>de</strong> la révolte, mais son fils<br />
Judas reprend le flambeau. Judas est un fin stratège et s’adresse<br />
à plusieurs reprises à ses troupes nettement inférieures en<br />
nombre à l’ennemi et mal équipées. Il les exhorte à croire en<br />
Dieu et au bien-fondé <strong>de</strong> leur cause. Il porte <strong>de</strong> nombreux<br />
coups décisifs aux forces ennemies qui sont <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux à quatre<br />
fois plus nombreuses.<br />
En 165 avant Jésus-Christ, les Juifs ont reconquis Jérusalem,<br />
purifié le temple et l’ont reconsacré au culte <strong>de</strong> Jéhovah. Pour la<br />
première fois <strong>de</strong>puis quatre cents ans, la Judée n’est pas sous<br />
domination étrangère. La révolte <strong>de</strong>s Asmonéens est plus<br />
connue sous le nom <strong>de</strong> révolte <strong>de</strong>s Maccabées parce que le fils<br />
<strong>de</strong> Mattathias porte le nom <strong>de</strong> Judas Maccabée, qui veut dire<br />
«Judas le marteleur». Cependant, les victoires coûteuses <strong>de</strong><br />
Mattathias et <strong>de</strong> ses fils sont <strong>de</strong> courte durée. Très rapi<strong>de</strong>ment,<br />
les <strong>de</strong>scendants <strong>de</strong>s Asmonéens oublient que c’est le Seigneur<br />
qui les a délivrés. Comme Saül, David et Salomon, les membres<br />
<strong>de</strong> cette nouvelle dynastie sont corrompus par le pouvoir et la<br />
gloire qui l’accompagne. Les fils et petits-fils <strong>de</strong>s Maccabées<br />
tombent dans la voie habituelle <strong>de</strong> la politique et un peu plus<br />
<strong>de</strong> cent ans plus tard, en 63 avant Jésus-Christ, Israël est<br />
conquis par Pompée, général romain.<br />
Pharisiens et sadducéens<br />
Au cours du <strong>de</strong>uxième siècle avant Jésus-Christ, on constate<br />
l’émergence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux groupes importants <strong>de</strong> Juifs: Les pharisiens<br />
et les sadducéens. Les pharisiens prônent l’observance <strong>de</strong>s<br />
rites juifs et l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Torah (cinq livres <strong>de</strong> Moïse). Certains<br />
font vœu <strong>de</strong> se séparer <strong>de</strong>s impuretés <strong>de</strong> l’influence hellénique<br />
qui se sont insinuées dans la vie <strong>de</strong>s Juifs, et <strong>de</strong> suivre<br />
rigoureusement leur interprétation <strong>de</strong> la loi. Non seulement ils<br />
soutiennent la validité <strong>de</strong> la Torah comme base <strong>de</strong> leur religion,<br />
mais ils élaborent sur cette base, s’efforçant d’adapter les co<strong>de</strong>s<br />
anciens à une situation nouvelle. Cette interprétation prend le<br />
nom <strong>de</strong> loi orale. Elle est en effet, pour la plus gran<strong>de</strong> part,<br />
apprise par cœur et transmise par voie orale. Les pharisiens<br />
croient en un mélange <strong>de</strong> libre arbitre et <strong>de</strong> pré<strong>de</strong>stination, en<br />
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la résurrection et au jugement qui apportera récompenses ou<br />
punitions dans la vie à venir.<br />
Les pharisiens accor<strong>de</strong>nt une gran<strong>de</strong> importance à la sauvegar<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> la loi mosaïque. Pour compenser les influences<br />
grecques, ils prônent une obéissance rigoureuse à la loi. Du fait<br />
<strong>de</strong> leur tentative <strong>de</strong> se tenir à l’écart <strong>de</strong> la souillure <strong>de</strong>s fausses<br />
idées du mon<strong>de</strong>, on les appelle Perushim, mot hébreu qui signifie<br />
«ceux qui sont séparés». Le mot pharisiens est la transcription<br />
grecque <strong>de</strong> Perushim. A une époque où l’on s’inquiète <strong>de</strong> plus<br />
en plus <strong>de</strong> l’abandon <strong>de</strong>s valeurs traditionnelles du judaïsme,<br />
les pharisiens gagnent en popularité, jusqu’à représenter l’opinion<br />
religieuse <strong>de</strong> la majorité du peuple juif.<br />
Les pharisiens sont issus du peuple, alors que les sadducéens<br />
viennent <strong>de</strong> la haute société: prêtres, marchands et aristocrates.<br />
Le nom <strong>de</strong> Tsadok, sacrificateur <strong>de</strong> l’époque du roi David, est<br />
sans doute à l’origine du nom <strong>de</strong> cette secte (Zedukim en<br />
hébreu). Ezéchiel a confié à la famille <strong>de</strong> Tsadok la charge du<br />
temple (voir Ezéchiel 40:46; 43:19; 44:10–15) et les <strong>de</strong>scendants<br />
<strong>de</strong> cette famille contrôlent la hiérarchie du temple jusque vers<br />
l’an 200 avant Jésus-Christ. Le nom <strong>de</strong> sadducéens est peut-être<br />
donné aux personnes qui pensaient comme les tsadokites.<br />
Dans l’ensemble, les sadducéens sont conservateurs. A la différence<br />
<strong>de</strong>s pharisiens, ils rejettent l’application <strong>de</strong> la loi orale<br />
sauf pour la part qui provient <strong>de</strong> la Torah. Ils mettent l’accent<br />
sur les sacrifices du temple et ne croient ni aux anges ni à la<br />
résurrection. En général, ils représentent la classe fortunée <strong>de</strong> la<br />
population, qui a accepté la culture grecque. Les sadducéens ne<br />
sont donc pas populaires aux yeux <strong>de</strong> la majeure partie <strong>de</strong>s<br />
gens.<br />
Les esséniens<br />
Les esséniens s’efforcent d’éviter l’impureté religieuse en se<br />
séparant complètement <strong>de</strong> la société. Leur nom signifie probablement<br />
«les pieux» L’intérêt pour ce groupe a été éveillé à la<br />
fin <strong>de</strong>s années 1940, lors <strong>de</strong> la découverte à Qumran <strong>de</strong> ce<br />
que les exégètes croient être leurs écrits sacrés: les manuscrits<br />
<strong>de</strong> la mer Morte. Le groupe <strong>de</strong> Qumran croit qu’il faut se séparer<br />
rigoureusement du mon<strong>de</strong>. Ils suivent un «maître <strong>de</strong><br />
justice» qui, croient-ils, reçoit la révélation. Ils vivent en<br />
communauté, observent scrupuleusement la loi <strong>de</strong> Moïse et<br />
étudient les Ecritures avec ferveur. Ils croient qu’un Messie doit<br />
bientôt arriver et qu’il les dirigera dans la <strong>de</strong>rnière gran<strong>de</strong><br />
bataille contre les fils <strong>de</strong>s ténèbres.<br />
La Judée sous la domination romaine<br />
Lorsque Pompée conquiert la Judée au bénéfice <strong>de</strong> Rome, il<br />
nomme roi l’un <strong>de</strong>s Asmonéens. Antipater, conseiller du roi<br />
fantoche <strong>de</strong>s Juifs, s’attire rapi<strong>de</strong>ment les faveurs <strong>de</strong> Rome et<br />
s’empare du pouvoir. Antipater est édomite, peuple haï <strong>de</strong>s<br />
Juifs. Il affermit son pouvoir en aidant Rome dans sa lutte<br />
contre les Parthes, ennemis <strong>de</strong> l’est qui menacent constamment<br />
les intérêts <strong>de</strong> Rome. Pour son ai<strong>de</strong>, Antiper se voit accor<strong>de</strong>r le<br />
droit <strong>de</strong> faire élever son fils au titre <strong>de</strong> roi <strong>de</strong> Judée. C’est ainsi<br />
qu’entre en scène Héro<strong>de</strong> le Grand, qui aura une influence<br />
profon<strong>de</strong> sur l’histoire <strong>de</strong>s Juifs. C’est un homme brutal et<br />
pervers (c’est Héro<strong>de</strong> qui ordonne la mort <strong>de</strong>s enfants dans sa<br />
tentative <strong>de</strong> tuer Jésus) mais un administrateur compétent.<br />
Les Romains sont satisfaits, car il tient en bri<strong>de</strong> une province