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Pour les enfants du premier corpus, le lieu d’apprentissage est toujours la maison. Les
enfants du groupe Freinet ont des conceptions plus larges du lieu d’apprentissage de
l’écriture : l’école bien sûr, mais aussi le centre de loisirs, la campagne, toutes les classes,
tout partout, à l’ordinateur. Il semble que le monde de l’écrit soit plus étendu.
Les élèves du corpus Freinet développent un rapport à l’apprentissage dont la construction
semble facilitée par la référence d’une part, à un monde plus vaste qui facilite les comparaisons,
multiplie les lieux d’écriture et d’autre part, à des processus d’apprentissage centrés sur des
objectifs précis qui permettent à une certaine sérénité de s’installer.
5.4.4. Les termes métalinguistiques
Dès la petite section, chez les élèves Freinet, quelques termes métalinguistiques apparaissent
lorsqu’il s’agit d’expliquer pourquoi ils aiment écrire: « On peut écrire des mots » dit Pauline.
Bien que rares et succincts encore, ces termes ne se trouvent pas dans le premier corpus.
En moyenne section, les élèves du corpus définissent l’écriture autant par l’écriture de
leur prénom que par celle de mots et de lettres alors que dans le corpus , la définition de
l’écriture passe d’abord par le prénom.
Conclusion
Les différences entre les propos des deux corpus révèlent dans les discours des enfants
du corpus Freinet, l’existence précoce d’un rapport à l’écrit, caractérisé par des éléments
de clarté cognitive et une attention plus vive aux phénomènes scripturaux, rapport donnant
l’impression d’une plus grande sérénité dans le cheminement vers l’écrit et englobant plus
précocement le rapport à l’écriture scolaire.
Ces différences sont cependant moins évidentes que celles relevées en grande section et
au cours préparatoire. Les deux premières années de scolarité maternelle présentent non
pas des similitudes plus importantes entre les enfants du groupe Freinet et les enfants du
premier corpus, mais plutôt des similitudes fortement nuancées par des traits divergents
et des différences relativisées par des points de ressemblances. Les différences qui se
forment, se précisent et s’accentuent par la suite tendraient à prouver le rôle et l’influence
de la pédagogie Freinet lors des apprentissages de l’entrée dans l’écrit.
Les ressemblances se tiennent comme pour les années à venir dans les pratiques
scripturales domestiques, nombreuses, nourries et investies. Cependant pour les enfants de
l’école Freinet, ces pratiques sont immédiatement mises en concurrence avec les pratiques
d’écriture scolaire, elles aussi fortement investies. Cette mise en concurrence est favorisée
par la construction plus précoce chez les enfants scolarisés à l’école Freinet de ce rapport
à l’écriture scolaire.
Chez les enfants du corpus , le terme « activités », comme le sera le terme « travail »
ensuite, paraît caractériser les discours sur l’écriture. Il permet, ainsi que le dit Yannis, de
distinguer l’écrit : « À l’école, je sais pas écrire je fais des activités ».
La distinction essentielle se tient dans la cohérence du rapport à l’écrit que les discours des
élèves Freinet restituent. Si l’on admet que le rapport à l’écrit peut se décliner en : rapport à
l’apprentissage, rapport à l’écriture domestique et rapport à l’écriture scolaire, ces différents
rapports présentent chez ces enfants, des connexions se caractérisant par des allers et
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