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d’une règle concernant les responsabilités. Comme dans le conseil de l’école HB, les trois
valeurs de responsabilité, d’efficacité et de justice se retrouvent à propos des discussions
sur les responsabilités dans la classe. Dans ce dernier cas, les valeurs de responsabilité et,
dans un autre contexte, d’efficacité sont affichées clairement, notamment par l’enseignant.
Les principes de justice ne sont pas revendiqués mais ressortent de remarques de certains
élèves. La différence est que la responsabilité prend ici plutôt le sens d’une responsabilité
interpersonnelle basée sur la sollicitude et l’empathie (Pagoni , Gendron 00 ) :
ressentir les besoins de l’autre, se mettre à sa place pour comprendre sa souffrance, éviter
de lui provoquer de la peine. Cette sensibilisation affective apparaît aussi dans les prises
de décision de résolution des conflits où les propositions de solution prennent souvent
un caractère interpersonnel plutôt que collectif : s’excuser, arrêter… même si elles sont
soumises au vote de la classe.
Pour illustrer comment cette notion de sollicitude intervient dans la manière dont les conflits
entre individus sont discutés et résolus, nous présentons quelques extraits de l’épisode
où « M. se moque du nom de famille P. » où on voit apparaître le principe de réciprocité
(Pagoni, Haeberli, 00 ) dans la forme suivante : ne fais pas aux autres ce que tu ne veux
pas qu’ils te fassent :
( ) En fait je ne vois pas pourquoi tu te moquerais de… juste parce que… peut-être que c’est
ton pire ennemi et tout ça, mais ce n’est pas une raison de se moquer de son nom de famille (…)
Alors ne fais pas aux autres ce que tu n’aimes pas qu’ils fassent.
….
( 0) Toi, tu as envie que je demande par exemple à quelqu’un, par exemple à
Osur qu’il dise ton nom de famille en tamoul et puis qu’après je me moque comme
cela ? Toi, tu aimerais ? Non, je ne pense pas que tu aimerais, donc euh…
qui aboutit à une tentative de formulation d’une règle généralisée :
( ) Alors je propose que dès qu’il y a quelqu’un qui dit un nom de famille en se moquant, toi tu
arrêtes de te marrer parce que peut-être que ce n’est pas marrant.
et la prise en compte du point de la souffrance de la victime :
( )… parce que peut-être que Raul, cela l’a blessé aussi alors il faut quand même que tu
t’excuses parce que si lui il s’en souvient, c’est que c’est vrai.
Enfin, le cas est réglé par un vote portant sur trois propositions qui démontrent la singularité de
la solution adoptée ainsi que la primauté du souci de pacification précédemment évoqué :
( ) Solution une : Mélissa arrête. Solution deux : Mélissa s’excuse. Et solution trois : Mélissa
arrête et s’excuse. Qui vote pour la solution une ? La solution deux ? La solution trois ?
2.2.3. Les interventions des élèves
Les remarques qui précèdent sont confirmées par l’étude des actes de langage des élèves
dans les conseils observés. Les tableaux présentés en annexes montrent l’analyse détaillée
des deux conseils de classe de l’école HB tandis que le tableau qui suit donne un aperçu
synthétique de la comparaison des conseils de classe dans les deux écoles. On remarque
que, dans l’ensemble, dans tous les conseils observés la fonction dominante est celle de
l’orientation de l’action, ce qui révèle leur caractère procédural.
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