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dans la classe B. Il y a là, très vraisemblab<strong>le</strong>ment, à la fois un phénomène d’adaptation<br />

des modalités du dialogue aux élèves qui progressent dans <strong>le</strong>ur capacité langagière et/ou<br />

un phénomène d’actualisation des objectifs pédagogiques guidant plus intentionnel<strong>le</strong>ment<br />

<strong>le</strong>s pratiques de gestion du dialogue scolaire. La maîtresse de la classe F, quant à el<strong>le</strong>,<br />

présente des rythmes qui varient du simp<strong>le</strong> au doub<strong>le</strong> à quelques jours de distance : mais<br />

il est diffici<strong>le</strong> de dire si cela correspond à une évolution, <strong>le</strong>s corpus ayant été re<strong>le</strong>vés dans<br />

une période courte.<br />

À l’inverse, trois maîtresses semb<strong>le</strong>nt avoir des pratiques assez stab<strong>le</strong>s d’un jour à l’autre<br />

(classes Freinet D et E), voire même à cinq mois d’écart (classe C, non Freinet). Cette<br />

variation entre pratiques stab<strong>le</strong>s et pratiques instab<strong>le</strong>s peut s’analyser au vu des objectifs,<br />

explicites ou implicites, alloués à ces séances par <strong>le</strong>s maîtresses et/ou de <strong>le</strong>urs commentaires<br />

sur <strong>le</strong>s événements particuliers s’étant produits dans ces séances. Ainsi la maîtresse F dit<br />

s’adapter aux propositions spontanées des élèves : cela ne peut que varier d’un jour à<br />

l’autre.<br />

Globa<strong>le</strong>ment, on peut dire que ce critère identifie des sty<strong>le</strong>s d’enseignement individuels :<br />

pratiques stab<strong>le</strong>s ou instab<strong>le</strong>s, rythmes rapides ou <strong>le</strong>nts. Parmi <strong>le</strong>s pratiques stab<strong>le</strong>s à<br />

rythme plutôt rapide, se trouve la classe C (maîtresse non Freinet), parmi cel<strong>le</strong>s à rythme<br />

plutôt <strong>le</strong>nt deux classes Freinet (classes D et E).<br />

Parmi <strong>le</strong>s pratiques instab<strong>le</strong>s, on peut ranger une maîtresse non Freinet la classe F, deux<br />

maîtresses Freinet (<strong>le</strong>s classes A et B) qui ont été observées quatre à cinq fois, certes sur<br />

des temporalités différentes (A et B sur deux ans, F sur deux semaines) et à des niveaux<br />

différents (Petits/Moyens et Moyens/Grands).<br />

Ce critère n’est donc guère intéressant en soi, mais il peut contribuer à dresser un panorama<br />

plus comp<strong>le</strong>t en association avec d’autres critères (cf. ci-après).<br />

2.3. Ritualisation des prises de paro<strong>le</strong> et construction de rô<strong>le</strong>s<br />

communicationnels<br />

Les quatre maîtresses Freinet organisent <strong>le</strong>s entretiens du matin de la même manière :<br />

des élèves s’inscrivent au début de la séance pour faire une présentation à l’ensemb<strong>le</strong> de<br />

la classe regroupée autour du tab<strong>le</strong>au. Ils présentent un objet rapporté de la maison ou un<br />

travail réalisé pendant l’accueil ou <strong>le</strong>s ateliers ; ils sont institués par la maîtresse dans un rô<strong>le</strong><br />

de locuteur principal (ils changent de place et viennent s’instal<strong>le</strong>r à la place de la maîtresse)<br />

que la maîtresse par ses questions aide à investir, y compris pour des élèves très petits<br />

par<strong>le</strong>urs (voire non-par<strong>le</strong>urs dans cette situation). Puis <strong>le</strong>s élèves écouteurs sont invités à<br />

questionner <strong>le</strong> présentateur : ils sont éga<strong>le</strong>ment aidés par la maîtresse à remplir ce rô<strong>le</strong> de<br />

locuteur secondaire de manière non stéréotypée, notamment avec des exigences de varier<br />

<strong>le</strong>s questions posées, de s’adresser au locuteur principal qui doit <strong>le</strong>ur répondre, etc. Ces<br />

rô<strong>le</strong>s décrits dans Delcambre ( 00 a) sont construits dans l’énonciation répétée de règ<strong>le</strong>s<br />

ou d’interdictions dont une des plus surprenantes peut-être est <strong>le</strong> refus de l’enseignante de<br />

donner la paro<strong>le</strong> à un élève qui ne se serait pas préalab<strong>le</strong>ment « inscrit ». Cette prise de<br />

paro<strong>le</strong> est censée être préparée par l’enfant avec l’aide de ses parents, il doit avoir pensé à<br />

ce qu’il va dire. Ces moments sont pour <strong>le</strong>s maîtresses des occasions importantes de lien<br />

entre la famil<strong>le</strong> et l’éco<strong>le</strong> (Delcambre, 00 c), éga<strong>le</strong>ment à cause des photos numériques<br />

de certaines présentations qui sont collées par <strong>le</strong>s maîtresses dans <strong>le</strong> cahier de vie de la<br />

classe destiné à construire une mémoire col<strong>le</strong>ctive pour <strong>le</strong>s élèves et à informer <strong>le</strong>s parents<br />

<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais

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