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mais il s’agit là seulement d’une hypothèse, la continuité de l’étude, l’écoulement du temps
didactique, nous paraissent pouvoir peser largement de façon positive sur l’élaboration
des savoirs et savoir-faire. Les compétences argumentatives et explicatives développées
par les élèves sont, selon nous, contributives des pratiques langagières que nous venons
d’explorer. Néanmoins, l’absence de confrontation directe à des codes « culturellement »
admis ou l’absence de références à des ressources, des fichiers de travaux existant ailleurs
peut expliquer certaines défaillances : nous avancerions que dans d’autres disciplines
scolaires, les élèves de Freinet peuvent se constituer ou consulter des documents qui
informent, renseignent, ou qui sont des traces de résolution de problèmes telle qu’ils ont
pu être effectués ailleurs, par d’autres… En mathématiques, l’accès à des ouvrages de
vulgarisation est limité. Et le monde clos de la classe peut parfois empêcher la rencontre
avec des questionnements, des solutions que d’autres ont déjà expérimentés.
4.3. La cohérence entre les résultats apportés et ceux des autres membres de
l’équipe
Ces résultats sont convergents avec ceux des autres études menées dans le cadre de la
recherche. Dans d’autres disciplines scolaires, des caractéristiques communes sont relevées :
la longueur des textes produits par les élèves (Y. Reuter, R. Hassan), les compétences
argumentatives et explicatives observées dans des situations de classe et expérimentales
(C. Cohen-Azria, I. Delcambre, M. Pagoni)… L’étude des évaluations nationales menée
par R. Hassan confirme que les connaissances des élèves de Freinet en mathématiques
sont comparables à celles des autres écoles du secteur, voir sur certains domaines – la
géométrie – les surpassent. Nous rapprochons également les défaillances constatées sur
la connaissance de certains termes techniques et de certains codes géométriques des
résultats avancés par B. Daunay , bien que les liens soient encore à réfléchir. En ce qui
concerne le rapport à l’école, au savoir des élèves de cet établissement que nous lisons au
travers de leurs postures dans la classe, de leur mode d’intervention, de leur construction
de l’erreur, nos résultats convergent avec ceux d’Anne-Marie Jovenet.
Quant aux modes de fonctionnement des maîtres, là encore nos analyses trouvent un
écho avec celles des autres membres de l’équipe : la gestion de la parole, de l’étude est
sans doute particularisée par la discipline dans laquelle ces observations s’inscrivent, mais
nous retrouvons le respect de la parole de l’autre, la construction de l’aide collective (nous
pensons ici aux situations de dictée), l’absence d’évaluation négative immédiate.
Par conséquent, ce dispositif pédagogique particulier a des effets confirmés sur les
apprentissages réalisés, sur les façons dont les enfants deviennent des élèves, sur les
façons de vivre d’une classe.
Références bibliographiques
Brossard M. ( ), « Activités métalinguistiques et situations scolaires », Repères, n° ,
INRP, Paris.
Brousseau G. ( ), « Le contrat didactique : le milieu », Recherches en didactique des
Nous n’avons pas eu le temps matériel d’étudier de façon détaillée l’orthographe des productions des
élèves Freinet. Mais le nombre de mots défaillants est en moyenne supérieur à Freinet que dans les autres
établissements, résultat partiel qui confirme les siens.
IUFM Nord-Pas de Calais