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scolaires.
Rosine, pour qui la contrainte familiale s’exprime fortement à travers le régime alimentaire
en provoquant un sentiment d’être sans valeur, parle de ces moments qui la rejoignent
dans ce qu’elle aime : la lecture solitaire grâce à la bibliothèque qui devient lecture aux
petits, et de son plaisir dans cette organisation scolaire qui permet d’être autonome. Habib
énumère des dispositifs : l’entretien, les lettres aux correspondants, les ateliers, les sports
pratiqués avec l’école. Toutefois ce qu’il dit à l’entretien : « je parle euh qu’est-ce que j’ai
fait, où je suis parti… », ne reste pas uniquement dans le domaine d’un échange en classe
mais s’inscrit dans le travail scolaire : « (ça tu aimes bien le raconter aux autres ?) oui et là
je fais une conférence sur la Turquie ». Pour Noura très inquiète des exigences de réussite
scolaire qui semblent peser sur elle, le choix de livres et la lecture aux petits, est aussi un
atout : « là c’est les maternelles qui nous avaient choisi l’histoire qu’on allait présenter, mais
là c’est nous… j’aime bien lire donc je me suis beaucoup entraînée à ça… et puis aussi
les conjugaisons ça m’a beaucoup aidé à lire parce qu’il y a quelquefois… des mots que je
comprenais pas par exemple ‘chantent’ avec e-n-t ». Comme Habib elle parle des activités
qu’elle voit fortement en lien avec sa vie : les lettres aux correspondants et le désir qu’elle
aurait de participer – si sa mère voulait – aux classes de découverte, la conférence sur le
tsunami qui débouche sur l’idée d’organiser une quête dans le quartier.
Le cas des élèves ressentant une contrainte externe mais pour qui la pédagogie ouvre une
brèche de liberté, va permettre de comprendre comment il est possible de lutter contre la
contrainte extérieure grâce à l’école. Des élèves comme Clélia ou Louise vont commencer
par énumérer des activités scolaires, éventuellement en rapport avec les salles où elles
ont lieu, mais ce qui fait jour ici de façon inattendue c’est le fait de lier activités scolaires et
rapports entre élèves. Ainsi Louise regrette que S engagé dans une conférence avec elle
passe beaucoup de temps à une autre activité en arts plastiques : « je lui ai dit “si tu veux
faire la conférence, ben prépare la conférence” » et s’engage elle-même à aider G : « G
tout à l’heure comme elle avait fini sa conférence, elle faisait toute seule, sur les perruches,
alors elle avait pas d’idée, je lui ai donné une idée de faire sur les dents, elle la fait tout
à l’heure, je vais chercher des documents avec elle ». Il en est de même pour Raïssa et
Boris dont nous avons déjà parlé. Avant de raconter sa conférence sur les dinosaures et
d’évoquer les vacances avec son père, Raïssa dit d’abord « J’aime bien faire musique avec
mes copains puis mes copines, ou des textes ou des conférences ou des trucs comme ça »
puis elle expliquera comment fonctionne la préparation et la présentation : « on fait des
paragraphes de paroles… on présente… on pose des questions et après on vote… » On se
souvient que Boris appréciait aussi la lecture aux petits « ça m’a fait du bien… ils cherchent
à savoir… quand on lit une page des fois ils nous demandent quelque chose et j’aime bien
quand on est curieux de savoir quelque chose » Mais cela n’est pas vrai que d’une relation
dissymétrique : grands/petits puisque dans la classe cela peut aussi se produire : « là tu
peux dire ce que tu penses du texte des autres pour améliorer par exemple le texte » Il est
aussi important de noter qu’en présentant ce que j’ai appelé des comparaisons spontanées
entre « l’école d’avant » et « l’école ici », ces élèves décrivent la manière de pratiquer ces
activités scolaires, et l’apprentissage qui en résulte pour eux. Ainsi Boris souligne un mode
d’apprentissage : « on sort, je trouve que c’est bien d’apprendre comme ça en fait… que
comparé à avant… en regardant eu faux sur un tableau noir », ce à quoi va aussi souscrire
Rose d’une autre manière : « dans mon ancienne école on n’avait pas de correspondants
et dans cette école-ci on en a… par exemple on correspond même avec un autre pays,
au Sénégal, l’école de Diaouar et je trouve que c’est bien comme ça on peut découvrir
d’autres pays et d’autres régions et sans forcément étudier sur les cartes et tout, dans les
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