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Conférences, comptes-rendus de lecture :
compétences d’écoute et d’exposition
Élisabeth NONNON
Professeur des universités
IUFM Nord-Pas de Calais
Équipe THEODILE
Les activités d’exposition orale occupent une place centrale dans la pédagogie Freinet.
Depuis l’origine, à une époque où les objectifs relatifs à la pratique orale étaient rarement
explicites à l’école, la pratique de la prise de parole publique est pour elle un objectif
prioritaire. Cette prise de parole est travaillée dans ses formes argumentatives (discussions
lors des conseils, en particulier) et ses formes expositives. La compétence d’exposition
s’exerce de manière explicite et institutionnalisée dans des exposés (les conférences), des
comptes rendus de lecture, la présentation de travaux aux parents ou aux autres élèves,
mais aussi de façon intégrée aux diverses formes de travail (comptes rendus, explicitation
de démarches…). Le projet pédagogique et le fonctionnement du travail scolaire quotidien
sont tels que les occasions pour les élèves d’exposer, de questionner et de débattre sont
fréquentes et variées tout au long de la scolarité. Les activités d’exposition sont partie
intégrante du fonctionnement de la classe (travail par ateliers, socialisation des recherches,
travail à partir de situations vécues qu’on analyse) et des modes de travail (recherches
autonomes sur documents, échanges de connaissances entre élèves). Ces choix permettent
d’assurer pour chaque élève la fréquence et la répétition de cette pratique au cours de sa
scolarité maternelle et élémentaire : chaque élève est amené à prendre la parole en public
de nombreuses fois chaque année, dans des formes en continuité visible une classe à
l’autre. Les activités d’exposition sont inscrites de façon explicite et régulière à l’emploi
du temps, et un temps considérable leur est consacré. Pour les plus institutionnalisées
et ritualisées d’entre elles, la présentation de travaux, la présentation de livres et les
conférences, deux plages hebdomadaires au moins sont consacrées au temps d’exposition
lui-même, sans compter le temps de préparation (recherche sur documents, préparation
de l’affiche support). Ces temps revêtent aux yeux des élèves une grande importance et
sont considérés comme un travail scolaire à part entière. Ce statut des activités orales et le
temps qui leur est consacré sont exceptionnels par rapport aux usages courants à l’école
élémentaire et constituent une originalité de la pédagogie Freinet.
Cette régularité de l’exercice s’accompagne d’une importante ritualisation : une plage
horaire conséquente est réservée chaque semaine au même moment à la présentation des
exposés (en général la première plage d’une après-midi pour les conférences elles-mêmes).
Les élèves s’engagent à l’avance à traiter un sujet de leur choix, individuellement ou par
deux, et consacrent un temps variable selon les cas, mais toujours assez important (parfois
plusieurs séances de travail) à la préparation, en classe, de cette présentation (recherche
de documents, réalisation d’une affiche), lors de plages horaires en semi-autonomie. Ceux
qui pensent pouvoir présenter leur travail s’inscrivent à l’avance au tableau, sur le mode
du volontariat. Le déroulement lui-même est fortement codifié, même si le passage est à
l’initiative de chacun : un élève par roulement est chargé d’animer la séance (présenter
l’orateur, maintenir l’ordre et l’écoute, scander les phases successives de l’exercice, donner
la parole à l’auditoire pour les questions), un autre de maintenir les temps impartis à
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