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elations aux autres, ne sont pas disjointes au sein de l’éco<strong>le</strong> F.<br />

Face aux bagarres Habib défend l’idée que la construction des règ<strong>le</strong>s dans la classe est<br />

plus efficace que l’autorité du maître : « après ça sera du jaloux, de la jalousie et tout ça,<br />

et après ça va continuer… s’il y avait pas de règ<strong>le</strong>s dans la classe, ben tout <strong>le</strong> monde se<br />

bagarrerait et <strong>le</strong>s maîtres ils vont rien dire ». Rose précise que <strong>le</strong> maître ne fait pas tout,<br />

grâce à l’organisation des métiers : « en fait chacun dans la classe a des responsabilités…<br />

c’est des métiers qui servent dans la classe, comme ça tout <strong>le</strong> monde en fait, fait partie de<br />

la classe, on sent bien qu’on fait partie de la classe parce qu’on fait quelque chose pour<br />

la classe. Dans mon ancienne éco<strong>le</strong> c’est la maîtresse qui faisait tout, c’est el<strong>le</strong> qui faisait<br />

descendre <strong>le</strong>s élèves et tout, ici non ».<br />

Un troisième point fort issu des comparaisons réside dans <strong>le</strong> fait que au sein de la pédagogie<br />

F, <strong>le</strong>s mauvaises relations entre pairs ne cherchent pas à être compensés par une relation<br />

à l’enseignant. Ni l’enseignant n’entreprend cette démarche, ni l’élève ne cherche ce regard<br />

sur lui. La prise en compte de l’élève ne passe par une relation interpersonnel<strong>le</strong>. On peut<br />

en conclure que d’autres types de relations entre <strong>le</strong>s individus et <strong>le</strong> col<strong>le</strong>ctif se mettent en<br />

place. Odi<strong>le</strong> explicite fort bien cette imbrication particulière, en faisant un retour sur son<br />

éco<strong>le</strong> précédente : « en fait il y avait plus de classe, il y avait par exemp<strong>le</strong> trois CE2, des<br />

choses comme ça, mais en fait ils étaient moins autonomes, ils faisaient plus de choses<br />

col<strong>le</strong>ctif, donc ils parlaient plus fort pour que tout <strong>le</strong> monde entende, donc nous aussi on<br />

entendait tout aussi, donc c’était un peu embêtant, que ici on a tout <strong>le</strong> temps ». Le travail et<br />

l’ambiance relationnel<strong>le</strong> entre <strong>le</strong>s élèves sont intimement liés. Les métiers sont un partage<br />

de responsabilités, ils renouvel<strong>le</strong>nt aussi une certaine façon de faire confiance aux élèves et<br />

de partager <strong>le</strong> plaisir de vivre dans l’éco<strong>le</strong>. Ainsi à propos des instruments de musique, Rose<br />

établit une autre comparaison : « ils veu<strong>le</strong>nt bien prêter, en échange il faut faire attention,<br />

c’est pour ça, je crois qu’à mon ancienne éco<strong>le</strong> ils avaient peur qu’on casse des choses et<br />

alors du coup ils nous <strong>le</strong>s donnaient pas, ici ils ont plus confiance, ils nous prêtent et on peut<br />

s’en servir ».<br />

4. Le cas particulier des élèves en souffrance<br />

Les élèves qui entrent dans l’éco<strong>le</strong> Freinet ont-ils des caractéristiques particulières ? Nous<br />

avons rappelé dans <strong>le</strong> premier paragraphe que, pour <strong>le</strong> maître E qui prenait ses fonctions<br />

dans <strong>le</strong> réseau, et avait connu d’autres classes dans <strong>le</strong> même regroupement, « on aurait<br />

tort de croire que ces élèves sont plus faci<strong>le</strong>s qu’ail<strong>le</strong>urs ». L’infirmière scolaire quant à<br />

el<strong>le</strong>, avait dit avoir trouvé plus de problèmes à l’éco<strong>le</strong> F, pendant ses dépistages en CE<br />

que dans <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s de la même circonscription. En 00 nous avions établi trois positions<br />

d’élève en fonction des contraintes qui pèsent sur eux : <strong>le</strong>s premiers plus disponib<strong>le</strong>s à<br />

l’apprentissage semblaient s’épanouir vraiment dans la pédagogie Freinet ; <strong>le</strong>s seconds,<br />

comme Boris, pouvaient entreprendre tout un travail de reconstruction d’un passé lourd à<br />

porter ; <strong>le</strong>s troisièmes fortement marqués par une stabilité très précaire, et moins disponib<strong>le</strong>s<br />

à cette construction d’eux-mêmes montraient pourtant comment l’organisation de classe <strong>le</strong>s<br />

incitaient à sortir de <strong>le</strong>ur monde. À travers <strong>le</strong>s dix entretiens menés avec des élèves d’autres<br />

éco<strong>le</strong>s, nous pouvons re<strong>le</strong>ver un grand nombre de motifs de souffrance chez ces élèves,<br />

même s’ils ne sont pas présentés de la même manière. Il nous semb<strong>le</strong> intéressant de re<strong>le</strong>ver<br />

brièvement dans ce dernier paragraphe quelques éléments, qui seront développés plus<br />

amp<strong>le</strong>ment dans d’autres publications, qui permettent de s’interroger sur la manière dont <strong>le</strong>s<br />

enfants vivent, dans <strong>le</strong> cadre de l’éco<strong>le</strong>, ce qui <strong>le</strong>s fait souffrir.<br />

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<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais

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