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demandée, il y a donc une moins importante prise en compte de l’économie du texte, ce qui
est en revanche le cas par exemple du CM WB.
Nous retiendrons par conséquent comme piste d’étude des conduites langagières dans la
classe la longueur des interventions orales des élèves, le lecteur privilégié de leurs textes,
l’auditeur privilégié de leurs discours.
Au-delà de la longueur des textes, la conduite même du discours est à interroger. La
tâche demandée requiert une programmation des actions préconisées et une planification
du discours en conséquence. Nous avons retenu des indicateurs liés à ces opérations,
tels la présence de « clôture » (« et voilà ta figure est terminée »), tels des marquages de
planification (la numérotation des actions à mener) et des indicateurs qui sont pour nous
des indices de dysfonctionnement de ces opérations, comme peuvent l’être des ajouts du
type « j’avais oublié de dire » ou des contraintes qui surviennent tardivement, après que les
actions aient été décrites.
Nous avons également retenu les marques de planification : en effet la tâche proposée
peut être interprétée comme celle de l’écriture d’une suite d’actions visant à reconstruire
la figure. Certains élèves recourent à une écriture sous forme de liste ordonnée d’actions.
D’autres marquent cette temporalité par des adverbes (maintenant, ensuite etc.). D’autres
enfin clôturent leur texte par une indication du type « et voilà, ta figure est terminée » ou
simplement par le mot « fin ». Certains dysfonctionnements peuvent provenir d’opérations
de planification. Ainsi, des élèves font référence dans leurs textes à des éléments qu’ils
n’ont pas encore présentés, d’autres ajoutent des contraintes « qu’ils avaient oubliées ».
Classe CM HB0 CM Mon CM WA CM WB CM HB0 CM HB0 CM WA CM WB Total
Actions
uniquement
Planification 18 12 0
Clôture 0
Tableau 11 : Nombre de productions où l’on relève la présence de listes d’actions, de marques de
planification, de clôture
Il y a très peu de différences en ce qui concerne la répartition des textes composés uniquement
de listes d’action ainsi qu’en ce qui concerne les marques de clôture. Curieusement, les
marques de planification, dans les établissements autres que Freinet, s’estompent ou
disparaissent au CM , tandis qu’elles se renforcent légèrement à Freinet.
Une autre caractéristique des textes produits est celle de l’usage inadéquat des articles
définis – « le, les… » - et indéfini – « un, des… ». En effet les éléments présentés peuvent
être non déterminés par ce qui précède ou au contraire entièrement déterminés. Par exemple,
si l’élève a dit comment construire les quatre points ABCD sur deux droites perpendiculaires
d’intersection O, le cercle dont il va parler ensuite (de centre O et passant par les quatre
points) est entièrement déterminé. Or ces déterminations ne sont pas d’ordre linguistique :
ce n’est pas parce que l’élément a déjà été cité dans le texte qu’il est déterminé désormais
mais parce que les contraintes géométriques le définissent de façon unique. Cette tension
entre deux ordres de détermination explique sans doute le nombre de dysfonctionnements
dans l’usage des articles.
IUFM Nord-Pas de Calais