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motivent et fonctionnalisent <strong>le</strong>s savoirs et savoir-faire. Il s’agit donc ici, pour l’enseignant,<br />
de ne pas fournir de réponses toutes faites à des questions non posées mais de susciter<br />
<strong>le</strong>s questions, en s’appuyant sur <strong>le</strong> désir de savoir et de comprendre supposé partagé par<br />
tout enfant (cf. . ) ainsi que sur <strong>le</strong>s dispositifs construits ( . ) qui ont à éveil<strong>le</strong>r, à stimu<strong>le</strong>r,<br />
à entretenir et à approfondir ce désir. Ainsi, à partir des « quoi de neuf » ou des entretiens,<br />
<strong>le</strong>s élèves peuvent s’engager dans des recherches ou des préparations de conférences<br />
qui seront relancées vers des compléments au travers des phases de socialisation via des<br />
renvois et des interrogations des maîtres et / ou des pairs.<br />
Reste cependant que ce principe est relativisé par deux types de pratiques. Le premier consiste<br />
en la gestion des questions des élèves qui ne sont pas toutes traitées immédiatement. Cela<br />
renvoie sans nul doute à la part du maître (cf. ) dans sa gestion de la chronogenèse des<br />
savoirs et des rapports entre individus et col<strong>le</strong>ctif-classe. Cela nécessiterait certainement des<br />
études complémentaires. Le second type de pratiques consiste dans <strong>le</strong> travail « imposé »,<br />
sans relation immédiate avec <strong>le</strong>s questions de chacun (cf. <strong>le</strong>s fiches de travail), qui peut être<br />
vu comme nécessité d’entretenir un soc<strong>le</strong> commun référé aux programmes, comme mise<br />
en place d’autres modalités de structuration et / ou comme forme d’acculturation à la forme<br />
scolaire, excédant <strong>le</strong> mode de travail pédagogique. Mais cela aussi demeure à préciser.<br />
2.5. L’élève apprend en faisant<br />
Ce principe est celui qui est <strong>le</strong> plus souvent mis en avant dans la littérature théorique sur <strong>le</strong>s<br />
pédagogies alternatives. Il nécessite cependant plusieurs précisions, notamment en ce qui<br />
concerne son articulation avec des principes complémentaires (cf. . ; . ….).<br />
Il signifie, en tout cas, que <strong>le</strong>s élèves apprennent en faisant et parce qu’ils font l’expérience<br />
du travail, des projets, des recherches… En ce sens, et contrairement à d’autres démarches<br />
pédagogiques ou aux assertions de certains discours théoriques, <strong>le</strong> faire scolaire est un faire<br />
authentique qui est privilégié par rapport au faire semblant ou au faire simulacral. Apprendre<br />
est <strong>le</strong> métier principal des élèves et cela est constamment réaffirmé par <strong>le</strong>s maîtres. Il ne<br />
s’agit donc pas de faire comme si on apprenait par ou au travers de « situations de vie »<br />
mais de construire de véritab<strong>le</strong>s projets, recherches, correspondances… pour apprendre et<br />
parce que cela participe de l’apprendre.<br />
2.6. L’élève apprend aussi en se distanciant du faire<br />
Mais ce faire expérientiel n’est pas, au moins ici – contrairement à ce qui est fréquemment<br />
affirmé à propos des pédagogies alternatives – <strong>le</strong> seul pilier des apprentissages. Il s’articu<strong>le</strong><br />
très étroitement avec la construction d’une posture distanciée, réf<strong>le</strong>xive, au travers de<br />
moyens nombreux, diversifiés et fréquents :<br />
– <strong>le</strong>s situations de préparation à l’action (incluant, par exemp<strong>le</strong>, des plans ou des<br />
esquisses) ;<br />
– <strong>le</strong>s discussions col<strong>le</strong>ctives, en binômes ou avec <strong>le</strong> maître, autour des problèmes, des<br />
stratégies et des solutions possib<strong>le</strong>s ;<br />
–<br />
la coopération (cf. <strong>le</strong>s multip<strong>le</strong>s dispositifs d’aide ou de demandes d’aide ainsi que <strong>le</strong>s<br />
formes de dictée coopérative, où l’on peut signa<strong>le</strong>r ses problèmes, <strong>le</strong>s autres proposant<br />
des guidages : « c’est comme tel mot » ; « c’est la troisième personne du singulier »…<br />
mais pas la réponse précise) ;<br />
<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais