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d’iso<strong>le</strong>r des critères spécifiques d’une compétence strictement linguistique ou rhétorique ;<br />
mais on peut se demander si quand on par<strong>le</strong> de pertinence, de capacité de hiérarchiser<br />
ou de problématiser on est encore dans <strong>le</strong> domaine de l’oral, voire dans <strong>le</strong> domaine de<br />
l’enseignement explicite.<br />
Les principes même de la pratique des conférences impliquent cette intégration des objectifs<br />
cognitifs à l’apprentissage de l’oral. Ces compétences sont par là même très liées aux<br />
contenus abordés et toujours mises en œuvre en contexte, de façon intégrée aux sujets<br />
proposés. L’habitude de rechercher ce qui est détail et ce qui se rattache à l’essentiel,<br />
d’expliciter sa position par rapport à ce qu’on expose, s’instal<strong>le</strong>nt progressivement plutôt<br />
par <strong>le</strong> retour en situation sur ce qui a été dit, par rapport à un contenu, des enjeux, des<br />
relations possib<strong>le</strong>s avec ce qui a déjà été travaillé et ce qui peut donner lieu à travail. Mais<br />
l’explicitation de ces déplacements nécessaires ne peut intervenir trop lourdement et de<br />
façon trop didactique lors des exposés eux-mêmes, ce qui « rescolariserait » l’exercice et<br />
changerait son sens aux yeux des élèves. L’intervention des enseignants lors de l’exposé luimême<br />
est donc relativement légère (avec des différences notab<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>s deux classes).<br />
Mais de ce fait la prise de conscience et <strong>le</strong> transfert d’un exposé à un autre semb<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>nts<br />
pour une grande partie des élèves. Une méthodologie généra<strong>le</strong> a été proposée aux élèves<br />
en CM pour orienter la phase de préparation (distinguer <strong>le</strong>s faits qui constituent <strong>le</strong> point de<br />
départ et <strong>le</strong>s questions qu’ils peuvent sou<strong>le</strong>ver, préciser la question, inventorier <strong>le</strong>s sources<br />
possib<strong>le</strong>s pour un approfondissement…). Mais <strong>le</strong> passage au générique risque toujours<br />
de vider d’une partie de son opérationnalité <strong>le</strong>s préconisations, en minimisant <strong>le</strong> poids des<br />
savoirs et de la maturité notionnel<strong>le</strong> relatifs aux domaines dont on par<strong>le</strong>, et <strong>le</strong>s difficultés du<br />
transfert. Les principes génériques nécessitent un étayage fort pour être recontextualisés, ce<br />
qui peut entrer en concurrence avec l’objectif d’autonomie dans la recherche documentaire.<br />
De par <strong>le</strong>s tensions liées à la comp<strong>le</strong>xité du projet, et par l’ambition de ces objectifs de haut<br />
niveau (sur <strong>le</strong>squels butent en général la majorité des élèves de cyc<strong>le</strong> III), ces compétences<br />
malgré la pratique répétée se construisent <strong>le</strong>ntement et de façon moins bien partagée que<br />
d’autres compétences acquises rapidement par l’ensemb<strong>le</strong> des élèves (notamment cel<strong>le</strong>s<br />
qui concernent <strong>le</strong> rapport à la tâche et à la prise de paro<strong>le</strong>, l’intégration de codes des genres<br />
ou de la culture de la classe, <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s socia<strong>le</strong>s de la communication).<br />
3. Les indicateurs liés au langage dans ses aspects linguistiques et<br />
textuels<br />
Il est diffici<strong>le</strong> d’évaluer un développement linguistique des élèves en compatibilisant de<br />
façon quantitative des indicateurs linguistiques réel<strong>le</strong>ment significatifs : d’une part la qualité<br />
des énoncés, par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong>s mises en relation, passe en grande partie par des éléments<br />
paraverbaux comme l’intonation, et d’autre part <strong>le</strong>s marques linguistiques sont rarement<br />
interprétab<strong>le</strong>s de façon univoque. Ainsi un indicateur comme la longueur de la prise de<br />
paro<strong>le</strong> et <strong>le</strong> nombre d’énoncés enchaînés, dans l’ensemb<strong>le</strong> significatif, est à pondérer en<br />
fonction des élèves (il est très significatif pour certains élèves pour qui la paro<strong>le</strong> publique<br />
monologique était diffici<strong>le</strong> et restreinte au départ), et en relation avec d’autres critères (une<br />
plus grande capacité à hiérarchiser <strong>le</strong>s événements, par exemp<strong>le</strong>). De même <strong>le</strong>s termes à<br />
fonction d’organisation textuel<strong>le</strong> comme donc ou alors peuvent avoir une fonction avant tout<br />
phatique ou servir d’appui pour l’énonciation, plus que de relation logique entre énoncés.<br />
Enfin <strong>le</strong> répertoire des formes de phrase, des types d’enchaînement ou du vocabulaire<br />
mobilisé connaissent des variations d’un sujet traité à un autre.<br />
<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais<br />
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