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élèves « durs ». La violence, comme le montrent les extraits suivants, se définit alors par le
danger qu’elle représente pour l’intégrité physique des élèves qui pourraient la subir.
« il reste quelques enfants qui ont une violence en eux forte »
« Ce que je trouve c’est qu’il reste quelques enfants qui ont une violence en eux forte et qu’on
n’arrive pas… enfin on arrive à les empêcher de faire du mal aux autres ou etc. mais ces enfantslà,
on n’arrive pas à les faire changer eux, pour qu’ils ne soient plus violents, moi je pense à…
Dans ma classe, bon il y a Su. Qui est un peu brutal en récréation hein ! Mais je ne le mettrais pas
dans les enfants violents dans le style où en récréation, ils auraient qu’une envie c’est d’être…
d’aller taper un autre, ou qu’il y aurait des règlements de compte […]. Moi je pense à quelques
cas, Ya. ou à D. quelques enfants qui sont, dans les classes, qui ont une espèce de violence en
eux, qu’on sait que si on ne les a pas à l’œil, eux, une des premières choses qu’ils vont faire,
c’est d’essayer de trouver un endroit où ils vont pouvoir taper sur quelqu’un ou etc. ils sont
extrêmement… c’est comme si c’était leur activité première quand ils sont libérés » (CE , année
).
« il y a des gosses » « qui risquent d’être dangereux »
« après là où c’est pas, où il y a des gosses qui deviennent dangereux comme Q. par exemple
chez S. […]. Il y a D. chez moi, Y. qui fait beaucoup plus de bruit en fait qu’il n’agit, mais c’est ces
deux-là, si tu veux, qui risquent d’être dangereux, parce que eux, quand ils frappent, ils frappent
hein, ils peuvent faire mal hein, c’est clair, eux on les a à l’œil vraiment très fortement, parce que
c’est plus fort qu’eux, c’est plus fort qu’eux, mais à la maison les parents n’en viennent pas à bout
hein… » (CM , année ).
La violence n’est plus cette agitation permanente, cette tension de tous les instants donnant
lieux à une multitude d’incidents dont parlent les enseignants en septembre de l’année
et qui constitue un obstacle pour le travail des élèves ; elle n’est plus repérable que chez
certains élèves. Pour autant, lorsqu’ils sont remplacés, ces élèves s’engouffrent dans les
brèches qui s’ouvrent alors dans le fonctionnement scolaire, déstabilisant, plus ou moins
profondément selon les classes, ce qui avait été progressivement mis en place.
« les gosses tout de suite se sont engouffrés dans toutes les brèches, c’était infernal »
« pour elle [la stagiaire], ça a été l’enfer, tu peux pas savoir, tu peux pas savoir, moi je suis venue
une fois, elle en avait un sous le bras et les deux autres qui se battaient par terre et puis les
autres ils étaient en train de je sais pas quoi, il y avait une qui était, enfin je veux dire, on peut pas
s’imaginer ce que la, ce que la fille a vécu, elle avait caché toutes les éponges, les règles et tout
ça au-dessus des étagères, parce qu’ils se lançaient, ils se lançaient les éponges, ils se lançaient
les règles, elle a pas pu travailler du tout, la fille pendant trois semaines, et je comprends pas ce
qu’/elle/, ce qu’il s’est passé parce que quand elle est venue pendant, bon elle a vu une classe qui
était relativement calme, ils étaient pas très calmes, il faut pas exagérer, ils étaient relativement
calmes, on sentait bien que c’était une classe difficile quand même d’abord, je le dis hein, c’est
une classe difficile, il y a beaucoup de caractères, il y a beaucoup de sales caractères, il y a
beaucoup d’enfants, on voit qu’il y a (?) enfreindre toujours les lois et tout ça, et elle me dit, ils ont
l’air gentils et tout ça, je lui dis méfie-toi, je lui dis maîtrise tout bien ce que tu fais, maîtrise, ne fait
pas […] et les gosses tout de suite se sont engouffrés dans toutes les brèches, c’était infernal,
infernal, on était au-dessus donc au deuxième étage on était au-dessus, on entendait du bruit,
c’était infernal mais infernal, je suis même venu plusieurs fois pour remettre un peu d’ordre parce
que moi je pouvais plus… » (CP, année ).
« il n’y avait aucun problème et après il y a eu cette attitude d’excitation permanente »
« j’ai vu qu’après ben, il y a des attitudes qui sont marquées et que c’était dur de reprendre […].
Alors qu’avant, ça roulait tout seul quoi, ça roulait tout seul, je prenais les autres, ça roulait tout
seul, il n’y avait aucun problème et après il y a eu cette attitude d’excitation permanente, je /t’ai
expliqué/, qui était revenue en récurrence quoi, tout le temps, tu sais, comme ça, et là moi, je
peux plus rien faire d’autre que de aussi faire comme j’ai dit à la fille de… on va faire les choses
tous ensemble et puis on va /obéir aux/ règles et puis on rappelle et tout ça » (CP, année ).
L’ordre scolaire, comme le montrent ces discours, fait apparaître la place considérable des
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