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En premier lieu, on ne peut que constater des effets bénéfiques de ce mode de travail<br />
pédagogique, quel<strong>le</strong> que soit la catégorie d’écrits convoquée puisque <strong>le</strong>s performances des<br />
élèves d’H.B. sont supérieures à cel<strong>le</strong>s des autres élèves de milieu équiva<strong>le</strong>nt et s’approchent<br />
souvent, voire dépassent parfois, cel<strong>le</strong>s d’élèves de milieux plus favorisés. Cela touche de<br />
surcroît la plupart des dimensions analysées : longueur, respect de la consigne, langue (au<br />
moins partiel<strong>le</strong>ment), structuration textuel<strong>le</strong>. Cela entre en congruence avec <strong>le</strong>s analyses<br />
des évaluations nationa<strong>le</strong>s (CE , è ) dans <strong>le</strong> domaine du français (Hassan, 00 et 00 )<br />
qui montrent des progrès partout et, dans bien des cas, des performances supérieures au<br />
REP, à la circonscription, au département, voire au territoire national.<br />
Ces performances sont co-occurentes au développement de spécificités dans l’actualisation<br />
des contenus et de <strong>le</strong>ur exposition, spécificités partiel<strong>le</strong>ment communes : expansion<br />
et précision au-delà de traits minimaux, mise en scène du sujet, investissement… Ces<br />
dimensions, dont on peut penser qu’el<strong>le</strong>s sont en relation avec <strong>le</strong> M.T.P. mis en place, me<br />
semb<strong>le</strong>nt non seu<strong>le</strong>ment participer de certaines caractéristiques de ces écrits (longueur,<br />
diversité des moyens textuels employés…) mais encore ne s’opposent nul<strong>le</strong>ment à un<br />
contrô<strong>le</strong> textuel égal ou supérieur à ce qu’il peut être ail<strong>le</strong>urs, voire <strong>le</strong> favorisent (recherche<br />
de l’intérêt, souci de la compréhension…).<br />
Enfin, j’ai déjà eu l’occasion de signa<strong>le</strong>r (Reuter 00 ) que, selon <strong>le</strong>s catégories de récits, <strong>le</strong>s<br />
élèves pouvaient modifier considérab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>ur manière d’écrire (temps utilisé, longueur,<br />
procédés utilisés…). Dans cette perspective, je noterai ici que <strong>le</strong>s élèves « Freinet » varient<br />
plus que ceux de milieu équiva<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>urs récits et, en cela, s’approchent des façons de<br />
faire des élèves de milieu plus favorisé ; de la même manière, <strong>le</strong>s différences entre <strong>le</strong>urs<br />
descriptions et <strong>le</strong>urs récits (longueur, langue…) sont bien plus fortes que pour <strong>le</strong>s autres<br />
élèves. J’aurais tendance à interpréter cela – avec prudence – comme une marque de<br />
soup<strong>le</strong>sse : s’adapter à une situation d’écriture spécifique plutôt que de répondre de manière<br />
uniforme à une demande non reconstruite comme singulière.<br />
J’ajouterai encore, sans pouvoir en conclure quoique ce soit mais pour ouvrir des pistes de<br />
recherche que, quel que soit <strong>le</strong> M.T.P., <strong>le</strong>s performances phrastiques sont supérieures dans<br />
<strong>le</strong>s descriptions (qui sont plus longues que <strong>le</strong>s récits).<br />
6. Remarques sur la dimension diachronique<br />
Il est clair que <strong>le</strong>s analyses présentées doivent être regardées avec prudence au regard<br />
des effectifs à chaque fois restreints d’H.B. et des variations qui concernent, entre autres,<br />
classes, niveaux, dimensions et années.<br />
0<br />
6.1. Variations selon <strong>le</strong>s classes<br />
Ainsi, certaines classes présentent quelques caractéristiques dont il n’est pas forcément<br />
faci<strong>le</strong> de rendre compte mais qui affectent indéniab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s résultats. Je n’en prendrai ici<br />
que deux exemp<strong>le</strong>s. Les maîtres s’accordent ainsi pour dire que <strong>le</strong>s élèves du CP de 00 -<br />
00 , passés au CE en 00 , constituent une classe « diffici<strong>le</strong> » (sans pouvoir réel<strong>le</strong>ment<br />
l’expliquer) et, de fait, cela se manifeste dans une certaine régression des performances.<br />
À l’inverse, <strong>le</strong>s performances ont « explosé » en CM . La quatrième année, en raison, au<br />
moins en partie, de véritab<strong>le</strong>s <strong>le</strong>aders d’écriture, stimulant <strong>le</strong> col<strong>le</strong>ctif-classe.<br />
<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais