Télécharger le tome 1 - IUFM

Cette situation s’inverse de façon massive en CM . Il est donné du temps aux élèves dans
l’école Freinet pour partir de leurs savoirs familiers, les déconstruire parfois, et reconstruire
des savoirs « scientifiques ». Il a souvent été allégué, sans que cela n’ait jamais été étudié ,
que les élèves ayant travaillé en primaire à partir de la pédagogie Freinet auraient des
difficultés à suivre au collège. Ces résultats m’amènent à déplacer la question. Puisqu’il
existe une telle continuité entre les niveaux scolaires au sein de l’école étudiée ici, que peut
provoquer un changement d’établissement au milieu de cette scolarité ? Cette question peut
être posée de façon plus précise sur le passage après le CE de l’école Freinet vers une
autre école. Quelles répercussions, en termes d’apprentissages, pourrait avoir cette rupture
de modalité pédagogique ? Dans l’école traditionnelle, le suivi entre les classes n’est pas
perceptible de la même façon. C’est plus souvent en terme de rupture que le passage entre
les classes peut être décrit.
Ce travail permet de mettre en évidence de nombreuses différences entre les deux
établissements. Si on regarde les résultats de façon globale, les élèves de l’école Freinet
réalisent plus souvent que les autres élèves des écrits dynamiques prenant en compte une
forme de chronologie (volcanisme et technologie). Ils vont au delà d’une description d’un
moment figé, pour travailler plus spontanément sur des phénomènes inscrits dans le temps.
Ainsi certains éléments de savoirs plus fins peuvent être déclinés dans ce cadre.
Je tiens à rappeler, pour finir, que les élèves de l’école Freinet sont amenés plus souvent
que les élèves de l’école traditionnelle à reconnaître des formes de savoirs non-scolaires
(cf. stratégies de documentation). Cette école semble tisser plus de liens avec des éléments
présents hors de ses frontières.
Enfin, il me semble très important de recontextualiser ce travail. Il permet de comparer
deux établissements se ressemblant du point de vue sociologique. Des ressemblances et
des différences sont identifiés dans les apprentissages et les savoirs-faire des élèves. La
comparaison avec d’autres types d’établissements autrement différenciés (du point de vue
sociologique, pédagogique,…) permettrait d’avancer dans la connaissance des effets de ce
mode de travail.
Bibliographie
Allain J.C., ( ), « Séismes, éruptions volcaniques et intérieur de la terre : conceptions
d’élèves de huit à dix ans », Aster n° 0, p. - 0.
Becousse G., ( 00 ), « Le devenir des élèves en sixième », dans Reuter Y, Démarches
pédagogiques et lutte contre l’échec scolaire ( 00 - 00 ), Erte 0 , rapport de recherche
Tome , p. - .
Cohen-Azria C., ( 00 ), « Représentations, pratiques postures dans l’enseignement des
sciences », dans Reuter Y, Démarches pédagogiques et lutte contre l’échec scolaire ( 00 -
00 ), Erte 0 , rapport de recherche Tome , p. - .
Reuter Y, ( 00 ), « Éléments pour un bilan provisoire : intérêts, limites et transférabilité »,
dans Démarches pédagogiques et lutte contre l’échec scolaire ( 00 - 00 ), Erte 0 ,
rapport de recherche Tome , p. - 0.
Voir l’article à ce sujet dans le rapport de recherche précédent (Bécousse. 00 ).
IUFM Nord-Pas de Calais