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maîtresses est plutôt fort et la productivité des échanges entre élèves plutôt é<strong>le</strong>vée. B se<br />

distingue cependant des deux autres par un rythme variab<strong>le</strong> d’une séance à l’autre, alors que<br />

D et E présentent un rythme d’échanges plutôt <strong>le</strong>nt dans toutes <strong>le</strong>s séances observées.<br />

La classe A (Freinet) est plus proche de la classe F (non Freinet) que des autres classes<br />

Freinet : <strong>le</strong>s classes A et F se présentent comme des classes où <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> des maîtresses<br />

est fort, <strong>le</strong> rythme de paro<strong>le</strong> et la productivité des échanges entre élèves variab<strong>le</strong>s. El<strong>le</strong><br />

ne différent que par la durée des séances (brèves chez A et longues chez F) et par<br />

l’institutionnalisation du dialogue, qui est cependant un trait fortement discriminant.<br />

Enfin, la classe C semb<strong>le</strong> présenter une configuration qui lui est propre : une durée longue,<br />

un rythme rapide, un contrô<strong>le</strong> faib<strong>le</strong> de la maîtresse et une productivité des échanges plutôt<br />

forte.<br />

L’ajout d’une nouvel<strong>le</strong> classe dans la constitution des données permet donc de comp<strong>le</strong>xifier<br />

la description du fonctionnement des classes Freinet : unies par des choix pédagogiques<br />

(quasi didactiques, comme tentent de <strong>le</strong> montrer Delcambre et Daunay, 00 ), du moins<br />

pour ce qu’il est possib<strong>le</strong> de voir dans l’étude que nous menons, el<strong>le</strong>s peuvent se distinguer<br />

par des fonctionnements « techniques » qu’el<strong>le</strong>s partagent alors avec d’autres classes non<br />

identifiées Freinet. Cela pose la question diffici<strong>le</strong> de la hiérarchisation des critères dans la<br />

caractérisation des fonctionnements pédagogiques : va-t-on privilégier l’institutionnalisation<br />

du dialogue ou des phénomènes qui peuvent paraître plus classiques, plus partagés, moins<br />

discriminants ? L’étude des séquences dialoguées qui suit permettra de répondre à cette<br />

question.<br />

3. Les formes de l’accompagnement langagier : la part du dialogue dans<br />

<strong>le</strong> polylogue<br />

Outre <strong>le</strong> questionnement évoqué en introduction sur la possib<strong>le</strong> variabilité interne des<br />

dialogues scolaires, la question abordée dans cette section renvoie aux questionnements<br />

et aux constats des travaux d’Anne-Marie Jovenet (cf. ici-même) sur l’articulation entre<br />

individuel et col<strong>le</strong>ctif, qui semb<strong>le</strong> caractériser <strong>le</strong>s modes de prise en compte des élèves en<br />

difficulté ou en souffrance par <strong>le</strong>s maîtres Freinet et <strong>le</strong>s modalités de l’intégration de ces<br />

élèves dans <strong>le</strong> col<strong>le</strong>ctif classe. Une tel<strong>le</strong> problématique fait sens quand on interroge <strong>le</strong>s<br />

modalités du dialogue scolaire. Si <strong>le</strong>s rituels ou <strong>le</strong>s entretiens du matin sont investis, entre<br />

autres fonctions, d’une fonction d’apprentissage du dialogue scolaire, voire d’une fonction de<br />

développement langagier, comment ces moments col<strong>le</strong>ctifs de paro<strong>le</strong> peuvent-ils remplir ces<br />

fonctions ? On peut, comme l’ont fait certains chercheurs (A. Florin, par exemp<strong>le</strong>) construire<br />

une critique forte du fonctionnement du polylogue scolaire en montrant comment il exclut<br />

<strong>le</strong>s élèves petits ou moyens par<strong>le</strong>urs, comment il favorise plus la paro<strong>le</strong> de l’enseignant<br />

que cel<strong>le</strong> des élèves, etc. On peut aussi, et c’est ce que je vais tenter de faire ici, interroger<br />

<strong>le</strong>s modalités de fonctionnement de ce polylogue scolaire qui est peut-être plus soup<strong>le</strong><br />

qu’on ne <strong>le</strong> pense. Autrement dit, il s’agit de se demander si <strong>le</strong> polylogue peut laisser place<br />

au développement d’un dialogue maître/élève, au sens précis d’un dilogue (ou échange à<br />

deux) qui permettrait des formes d’étayage langagier, visant <strong>le</strong> développement de la paro<strong>le</strong><br />

d’un élève isolé du groupe, mais en présence du groupe.<br />

Je me propose ainsi d’identifier, dans <strong>le</strong>s transcriptions des séances enregistrées, des<br />

moments où s’instaure un dilogue entre la maîtresse et un élève particulier. J’ai choisi<br />

de considérer qu’il y a dilogue à partir du moment où une micro-interaction de ce genre<br />

0<br />

<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais

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