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langage que nous avons déjà mentionnée.
Dans cette optique, le corpus est d’abord distingué en épisodes définis par le thème dont
on parle (on peut aussi parler des objets de discours). Le changement de thème marque
le commencement d’un nouvel épisode. À l’intérieur d’un épisode l’objet se transforme, se
précise, se construit. Les épisodes nous montrent un processus de résolution du problème,
depuis le signalement d’un dysfonctionnement ou l’annonce d’un litige jusqu’à la prise de
décision finale. Pour analyser ce processus, nous utilisons, plus précisément, les indicateurs
suivants :
1. Les échanges qui se déroulent à l’intérieur d’un épisode autour d’un sous-thème
spécifique qui fait partie du thème général. Ce qui nous intéresse ici c’est d’une
part la forme des échanges : est-ce qu’ils prennent le caractère d’une succession
d’échanges minimaux ou d’échanges parallèles ou prennent-ils le caractère
d’échanges-débats ? D’autre part il s’agit d’observer quels sont les objets de
discussion qui sont liés à chaque type d’échange et, plus particulièrement des
échanges-débats.
2. Les modalités de prise de décision utilisée (vote, promesse, prescription du
maître…). S’agit-il de favoriser une procédure réglementée, selon des règles fixées
à l’avance (comme le vote) ? Quelles sont les compétences et les notions morales
ou juridiques favorisées par cette démarche ?
3. Les arguments et/ou principes utilisés pour soutenir ou réfuter une position :
arguments concernant le travail, les règles de classe, l’éthique, l’autorité ou la
pertinence d’une action.
4. L’analyse des fonctions d’intervention aussi bien du maître que des élèves. Pour
analyser ces fonctions nous prenons comme unité d’analyse la proposition qui peut
être définie comme un énoncé qui se construit autour d’un objet du discours (le
thème dont on parle) et nous procédons à une catégorisation de ces énoncés en
fonction de l’intention du locuteur. Pour le contexte spécifique du conseil d’élèves
où il est question de réguler, d’organiser le monde social de la classe, nous avons
estimé intéressant de faire une analyse en termes d’actes de langage (Searle), et
plus particulièrement de la force illocutoire des actes produits par les acteurs du
conseil. Nous avons distingué trois grands regroupements des actes de langage
des acteurs éducatifs qui suivent chronologiquement le déroulement de prise de
décision. Ces regroupements correspondent aux trois grandes fonctions du conseil
que nous avons distinguées dans la partie théorique : fonction d’évaluation, fonction
d’orientation de l’action (prise de décision), fonction de conceptualisation. Ils
révèlent des différentes façons de se référer à des normes implicites ou explicites
(règles scolaires, principes moraux ou juridiques, normes socialement partagées,
règles de fonctionnement…) pour agir socialement au sein du conseil et construire
le sens des « situations de référence » (voir les tableaux des annexes) :
Fonction d’évaluation : ces énoncés expriment la position du locuteur par rapport à une
action effectuée sous forme de dysfonctionnement, de critique personnelle, de commentaire
ou d’expression d’un sentiment personnel positif ou négatif. Ce positionnement peut donner
lieu à une série d’interactions sous forme d’accord ou de désaccord, de doutes ou de
recherches pour restituer l’action en question selon certains critères, chercher à corriger
et/ou à s’adapter au discours de l’autre.
Midi-Pyrénées. Sur l’analyse des interactions plus généralement voir Vion A. ( ), La communication
verbale. Analyse des interactions, Paris, Hachette et Pratiques n° 0 - 0 ( ) sur le thème : Interactions et
apprentissages.
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