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transforme en trilogue : deux élèves sont engagés dans un échange avec la maîtresse sur
un objet de discours commun. Parmi ces neuf séances, huit se trouvent à Freinet, dans les
quatre classes (A, B, D, E).
Classe A
Classe B
Classe C
Classe D
Classe E
Nbre de
séances
IUFM Nord-Pas de Calais
Nbre trilogues
Tableau 13 Nombre de trilogues
Huit séances sur neuf présentent treize trilogues sur quatorze : cette variation dans la
variation est présente de manière récurrente à Freinet et de manière tout à fait occasionnelle,
semble-t-il, dans une séance d’une classe non Freinet. Il est difficile de ne pas interpréter
ce phénomène comme une trace de l’attention portée à la prise de parole des élèves par
les maîtresses Freinet dans des configurations variées, et non seulement dans la relation
privilégiée à la parole magistrale. On peut aussi l’interpréter comme un indice de la liberté
de parole des élèves, ou de leur aisance dans la prise de parole : ils ne craignent pas de
s’insérer dans un dialogue maître/élève pour participer à son développement. Cet indicateur
est, pour l’instant, plus important à nos yeux que celui de l’autonomie des élèves, travaillé plus
haut, qui est relativement formel : même si plusieurs élèves interviennent entre deux prises
de parole de l’enseignant, il apparaît souvent qu’ils ne se parlent pas, mais reproduisent des
échanges verticaux en adressant chacun à leur tour à l’enseignant des réponses parfois
différentes, certes, ce qui me les a fait compter comme TP non répétés. Intervenir dans un
trilogue est d’une autre dimension.
3.6. Vers une typologie des séquences dialoguées
La question est ici d’envisager comment ces séquences dialoguées dont on a vu l’intérêt
ci-dessus sont liées au contenu de l’activité de langage organisée par les maîtresses. Il
s’agit de les catégoriser selon la tâche langagière qui y est mise en œuvre. Il s’agira ensuite
de mettre en relation les configurations obtenues avec ce qui a pu être mis en évidence de
l’organisation des séances (rituels ou entretiens du matin) selon les classes.
Neuf catégories de SD peuvent être identifiées dans les corpus recueillis :
– ORG désigne des moments d’organisation du travail où la maîtresse redit en
interaction avec un élève les règles de prise de parole, essentiellement, ou de régulation
des relations entre élèves ;
– Rép. à M renvoie à des interactions maîtresse/élève initiées par une question de la
maîtresse, question qui peut être réitérée ou transformée selon les cas, ce sont des
séquences dialoguées où se sent la volonté de faire dire ;
– PP él (prise de parole d’un élève) renvoie au contraire à une interaction à l’initiative
d’un élève, mais développée par la maîtresse ; ce sont des interactions en rupture avec
le thème ou la conduite discursive précédente ;
– PRESENT désigne les moments où un élève fait la présentation d’un objet ou d’un
travail devant l’ensemble du groupe ;
–
QUEST désigne les moments où un élève pose une ou des question(s) au locuteur
principal, et où il est accompagné dans ce travail par la maîtresse dans des formes de