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paro<strong>le</strong> col<strong>le</strong>ctive côtoient des séquences spécifiquement liées aux activités organisées par<br />
la maîtresse, établissement de la date ou sollicitation de récits individuels ou de description<br />
d’images (un tiers des SD).<br />
Les types de SD communes à toutes <strong>le</strong>s classes (organisation du travail, de la paro<strong>le</strong>,<br />
régulation des relations entre élèves – réponses à une question initia<strong>le</strong> de la maîtresse –<br />
prise de paro<strong>le</strong> spontanée d’un élève qui ouvre un thème) ne présentent pas <strong>le</strong> même poids<br />
selon <strong>le</strong>s classes et <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s : pour <strong>le</strong>s deux classes non Freinet, el<strong>le</strong>s représentent plus<br />
de la moitié des séquences ( %) sachant que pour la classe C, el<strong>le</strong>s représentent en fait<br />
00% des SD. Pour <strong>le</strong>s classes Freinet, cela ne couvre que % des SD, <strong>le</strong> reste étant<br />
consacré aux activités spécifiques des entretiens du matin.<br />
La classe F chez qui on observe SD sur consacrées à ces activités transversa<strong>le</strong>s (soit<br />
%) est plus proche des classes Freinet : ce qui peut être considéré comme non spécifique<br />
au type de rituel institué occupe un peu plus d’un tiers des séquences dialoguées, l’essentiel<br />
étant consacré à des séquences où des objectifs spécifiques peuvent être développés.<br />
Les séquences dialoguées jouent ainsi <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de révélateur des intentions ou des pratiques<br />
spécifiques des maîtresses. On peut dire qu’à partir du moment où la maîtresse a institué<br />
une forme de travail spécifique dans <strong>le</strong>s moments rituels, <strong>le</strong>s SD sont <strong>le</strong>s lieux où el<strong>le</strong>s<br />
peuvent se déployer, minimisant ainsi <strong>le</strong>s formes plus classiques du dialogue scolaire<br />
(comme <strong>le</strong> montre l’analyse de la durée des SD), formes qui demeurent cependant dans<br />
tous <strong>le</strong>s moments où <strong>le</strong> dialogue est col<strong>le</strong>ctif et ne se dérou<strong>le</strong> pas dans une interaction<br />
privilégiée avec un élève.<br />
3.7. Conclusion<br />
Les séquences dialoguées apparaissent comme une potentialité réel<strong>le</strong> du polylogue scolaire.<br />
El<strong>le</strong>s permettent à un élève d’entrer dans une interaction privilégiée avec l’enseignant qui<br />
peut ainsi s’attacher à développer <strong>le</strong>s compétences langagières ou pragmatiques de chacun,<br />
même dans cette situation col<strong>le</strong>ctive. On peut donc dire que l’occurrence dans <strong>le</strong> dialogue<br />
col<strong>le</strong>ctif de séquences dédiées à un échange prolongé entre la maîtresse et un élève peut<br />
favoriser un apprentissage individualisé, pour un certain nombre d’élèves.<br />
Les observations menées montrent qu’el<strong>le</strong>s ne nécessitent pas forcément d’allonger <strong>le</strong>s<br />
séances d’entretiens et que <strong>le</strong> nombre d’élèves qui y interviennent ne dépend pas non<br />
plus de <strong>le</strong>ur durée : des séances brèves peuvent faire participer de nombreux élèves à de<br />
nombreuses séquences dialoguées (c’est <strong>le</strong> cas dans <strong>le</strong>s classes Freinet, plus que dans <strong>le</strong>s<br />
autres classes).<br />
Une dérive semb<strong>le</strong> pourtant se présenter lorsque <strong>le</strong>s SD se multiplient dans une même<br />
séance ; il y a plus de chances alors qu’un même élève en bénéficie plus souvent, qu’il<br />
monopolise la paro<strong>le</strong> en quelque sorte, à moins que ce ne soit son insistance à demander<br />
la paro<strong>le</strong> qui fasse se multiplier <strong>le</strong>s SD, notamment pour régu<strong>le</strong>r ces interventions<br />
intempestives.<br />
L’objectif que l’on peut attribuer aux SD (donner l’occasion à un élève de développer des<br />
formes de participation au dialogue, autres que la simp<strong>le</strong> réponse ponctuel<strong>le</strong> à une question)<br />
semb<strong>le</strong> éga<strong>le</strong>ment réparti entre <strong>le</strong>s différentes classes observées, Freinet et non Freinet,<br />
ce qui est intéressant à souligner et confirme l’intérêt langagier de cette variation interne au<br />
dialogue col<strong>le</strong>ctif. Les SD sont un lieu où <strong>le</strong>s élèves, avec l’aide de la maîtresse, participent<br />
à l’enrichissement du dialogue et peuvent développer des compétences interactionnel<strong>le</strong>s.<br />
<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais