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non pas « toujours » en précisant : « Pas toujours, car sentiment de fragilité de ce qui a été
mis en place, construit ».
Si les similitudes sont fortes dans le vécu des incidents marquants ainsi d’ailleurs que
dans les circonstances et les protagonistes, les maîtres Freinet ne se positionnent pas
en tant que victimes individuelles d’une agression impliquant la désignation d’un coupable
même si, dans cette affaire, on peut entrevoir une dynamique en ce sens. La logique
dominante, quoiqu’il en soit, donne lieu à une réponse collective d’une équipe pédagogique
qui rencontre un problème dans l’exercice de ses fonctions et non pas à l’adoption d’une
posture victimaire :
« la réponse elle peut plus ou elle peut difficilement être individuelle, c’est-à-dire que la réponse
qu’on va donner à un conflit par rapport à une famille, ça va être une réponse collective et que
la réponse individuelle, elle est, là, elle est compliquée ouais euh, c’est-à-dire que ouais, c’est
ça quoi, enfin je ne sais pas comment le dire autrement hein, mais la réponse qu’on donne moi
à mon avis elle devient forcément euh collective […]. Bon là, il y a eu des discussions longues
hein, entre nous sur comment réagir, individuellement, est-ce que il y a une plainte individuelle de
l’enseignant agressé ou pas etc. donc on a eu des…
– Parce que finalement il n’y a pas eu plainte là ? ou si ?
– Euh non on n’a pas été jusqu’à la plainte […]. Par contre il y a eu, il y a eu convocation du
conseil d’école euh, il y a eu, il y a eu avertissement officiel avec courrier de la part de l’inspecteur
à la famille en disant que s’il y avait, que c’était un avertissement officiel, et que ça pouvait ensuite
euh, ça pouvait rendre nécessaire l’exclusion de la famille, enfin l’exclusion des enfants, c’està-dire
que la famille, on pouvait on pourrait imposer à la famille d’aller inscrire ses enfants dans
une autre école, c’est une mesure qui peut exister qui est prise par l’inspecteur d’académie hein,
mais il y a pas eu de plainte individuelle, ç’aurait pu mais moi je le souhaite jamais. Sauf s’il y a
agression, enfin je veux dire, s’il y a coup, enfin s’il y a des choses vraiment très personnelles
euh, mais euh, si possible, des, si possible, des réponses collectives, maintenant si on va jusqu’à
une plainte, après c’est forcément individuel » (directeur de l’école, année ).
L’équipe apparaît soudée, réunie autour d’un projet pédagogique fort, tendue vers un objectif
commun : la réussite de la pédagogie Freinet dans une école en éducation prioritaire. Il
en va de la reconnaissance d’un mouvement pédagogique. Cet atout peut cependant se
transformer en faiblesse, la pression que se mettent les maîtres Freinet pour parvenir à leurs
fins les ayant conduit à redouter que l’incident avec le président de l’APE les conduisent à
la mise en cause de leur projet pédagogique et au départ de l’équipe :
« on a cru que lui en tant que président de l’association, il avait une influence sur beaucoup
de parents »
« Tout le monde a eu son petit truc quoi. Tu vois ça a vraiment pris de l’importance quoi. Enfin, en
fait, on a cru que ça prenait de l’importance, on a cru que lui en tant que président de l’association,
il avait une influence sur beaucoup de parents. Bon enfin après tout, moi je m’aperçois qu’en fait
non, je crois que c’était deux, trois parents, je crois que c’était… ils s’étaient bourrés le mou à trois
et nous, tu vois, on avait l’impression, enfin moi, on pensait que ça allait avoir une répercussion
sur l’ensemble des parents, tu vois, que ça pouvait créer le désordre, enfin tu vois devenir un
bazar pas possible ici. Mais enfin après coup je crois pas. Parce qu’il y avait beaucoup de gens
qui n’étaient absolument pas au courant de tout ça. Tu vois ? » (CE , année ).
« ils allaient abattre l’école, ils allaient nous faire partir »
« l’inspecteur a convoqué ces parents […] il les a convoqués à l’Inspection donc ils ont (?) donc
il a tout repris point par point parce que soit disant il y avait plein de parents qui étaient avec
eux d’accord donc ils avaient toute une troupe qui était d’accord (?) ils allaient abattre l’école, ils
allaient nous faire partir » (CP, année ).
Si l’on accepte que « La question présente à l’arrière plan de toutes ces questions [sur
la définition de la violence] est celle des contours de la personne, qui ne se limite pas
IUFM Nord-Pas de Calais