28.06.2013 Views

[L'Assassin Royal 2]L'assassin du roi

[L'Assassin Royal 2]L'assassin du roi

[L'Assassin Royal 2]L'assassin du roi

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

venait-elle de moi ou de lui ? C’était sans importance. Je le pris<br />

avec précaution dans mes bras et me relevai ; sans la cage, tenu<br />

tout contre moi, il ne pesait presque plus rien : il n’avait que la<br />

fourrure sur ses os en pleine c<strong>roi</strong>ssance. Je regrettais la<br />

violence dont j’avais usé sur lui, mais c’était le seul langage<br />

qu’il comprenait. Je me forçai à parler à voix haute : « Je vais<br />

m’occuper de toi. »<br />

Chaud, fit-il avec reconnaissance et je rabattis mon<br />

manteau sur lui. Ses perceptions nourrissaient les miennes ; je<br />

sentis ma propre odeur, mille fois plus fort qu’il ne me plaisait :<br />

chevaux, chiens, fumée, bière et une trace <strong>du</strong> parfum de<br />

Patience. Je m’efforçai de séparer ma conscience de ses<br />

perceptions, le serrai contre moi et me mis en route sur le<br />

chemin escarpé qui menait à Castelcerf. Je connaissais une<br />

chaumière, occupée autrefois par un vieux porcher, derrière les<br />

entrepôts de grain. Plus personne n’y vivait : trop délabrée,<br />

trop à l’écart. Mais elle conviendrait à mon plan : j’y installerais<br />

le loup avec quelques os à ronger, <strong>du</strong> grain bouilli et un lit de<br />

paille. D’ici une semaine ou deux, peut-être un mois, il serait<br />

assez remis et vigoureux pour s’occuper de lui-même ; alors, je<br />

l’emmènerais à l’ouest de Castelcerf et je le relâcherais.<br />

Viande ?<br />

Je soupirai. Viande, promis-je. Aucune autre bête n’avait<br />

perçu mes pensées si complètement, ni imprimé les siennes en<br />

moi avec tant de clarté. Il était aussi bien que nous ne devions<br />

pas nous fréquenter longtemps. Mieux valait qu’il disparaisse<br />

rapidement de ma vie.<br />

Chaud, rétorqua-t-il. Il posa le museau sur mon épaule et<br />

s’endormit en me soufflant de l’air tiède et humide dans<br />

l’oreille.<br />

- 112 -

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!