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[L'Assassin Royal 2]L'assassin du roi

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Burrich me regarda sans répondre. Il était vêtu pour la<br />

journée, rasé de frais, les cheveux et la barbe peignés, et il avait<br />

deux haches dans les mains.<br />

«Ah !<br />

ŕ A la tour de Vérité. Dépêche-toi, nous sommes déjà en<br />

retard. Mais fais d’abord ta toilette. C’est quoi, cette odeur ?<br />

ŕ Des bougies parfumées, improvisai-je. On m’a dit<br />

qu’elles procuraient des rêves reposants. »<br />

Il grogna. « Ce n’est pas le genre de rêves qu’un parfum<br />

pareil me procurerait. Ça pue le musc dans toute ta chambre,<br />

mon garçon. Bon, retrouve-moi à la tour. »<br />

Et il s’éloigna d’un pas vif dans le couloir. Je rentrai chez<br />

moi, à demi assommé : quand Burrich disait « tôt », c’était tôt,<br />

j’aurais dû m’en souvenir. Je fis une toilette complète à l’eau<br />

f<strong>roi</strong>de, non pour le plaisir mais parce que je n’avais pas le<br />

temps d’en faire chauffer. Je dénichai des vêtements propres et<br />

je les enfilais quand les coups à ma porte reprirent. « J’arrive<br />

tout de suite ! » criai-je. Les coups ne cessèrent pas : Burrich<br />

était en colère. Eh bien, moi aussi ! Il devait se douter que<br />

j’étais endolori, ce matin, tout de même ! J’ouvris brutalement<br />

la porte pour lui faire part de mon sentiment et le fou se faufila<br />

dans ma chambre telle une volute de fumée. Il portait une<br />

nouvelle livrée noire et blanche ; les manches de sa chemise<br />

étaient brodées de motifs végétaux qui lui remontaient le long<br />

des bras comme <strong>du</strong> lierre. Au-dessus de son col noir, son visage<br />

était pâle comme la lune. La fête de l’Hiver, songeai-je, l’esprit<br />

encore embrumé ; nous étions le premier jour de la fête. Je<br />

n’avais connu que cinq autres hivers aussi longs que celui de<br />

cette année ; mais ce soir nous commencerions à célébrer la fin<br />

de la première moitié.<br />

« Que veux-tu ? » demandai-je sèchement, peu enclin à<br />

écouter ses niaiseries.<br />

Il inspira longuement d’un air appréciateur. « Un peu de ce<br />

que tu as eu cette nuit, ce serait agréable », fit-il avant de<br />

reculer d’un pas dansant devant mon expression : j’étais dans<br />

une fureur noire. D’un bond léger, il atterrit au centre de mon<br />

lit défait, puis il descendit de l’autre côté. Je plongeai sur les<br />

couvertures pour l’attraper. « Mais pas avec toi ! s’exclama-t-il<br />

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