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[L'Assassin Royal 2]L'assassin du roi

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Le lendemain je me levai et, sans prêter attention à la<br />

migraine qui me martelait le crâne, j’entrepris de cesser de me<br />

con<strong>du</strong>ire comme un gamin transi d’amour. C’étaient mon<br />

insouciance et mon impétuosité puériles qui m’avaient fait<br />

perdre Molly ; je résolus donc d’avoir l’attitude retenue d’un<br />

a<strong>du</strong>lte. Si je ne pouvais espérer la reconquérir qu’avec le temps,<br />

je suivrais le conseil de Burrich et emploierais au mieux ce<br />

temps.<br />

Aussi chaque matin je me levais tôt, avant même les<br />

cuisinières ; dans le secret de ma chambre, je pratiquais des<br />

exercices d’assouplissement, puis de combat avec un bâton ;<br />

une fois trempé de sueur et au bord de l’étourdissement, je<br />

descendais aux thermes prendre un bain de vapeur. Et,<br />

lentement, très lentement, la vigueur commença de me revenir.<br />

Je repris <strong>du</strong> poids, ma charpente s’étoffa peu à peu de muscles<br />

et je me mis à mieux remplir les nouveaux habits que m’avait<br />

infligés maîtresse Pressée. Je continuais à être parfois victime<br />

d’accès de tremblements, mais je faisais moins de crises et je<br />

m’arrangeais toujours pour regagner ma chambre avant de<br />

m’humilier en m’effondrant devant tout le monde. Patience<br />

trouvait que je reprenais des couleurs, tandis que Brodette se<br />

faisait un plaisir de me gaver à la moindre occasion. Je<br />

commençais à me sentir à nouveau moi-même.<br />

Je mangeais chaque matin avec les gardes, pour qui la<br />

quantité consommée importait plus que les manières. Le petit<br />

déjeuner était suivi d’une virée aux écuries, pour emmener Suie<br />

faire un petit galop de santé dans la neige ; quand je rentrais<br />

avec elle, j’éprouvais un bonheur douillet à m’occuper<br />

personnellement de ma jument. Avant nos mésaventures au<br />

royaume des Montagnes, Burrich et moi étions en total<br />

désaccord sur mon emploi <strong>du</strong> Vif et j’étais pratiquement<br />

interdit de séjour aux écuries ; je ressentais donc aujourd’hui<br />

plus que de la satisfaction à étriller Suie et à m’occuper moimême<br />

de lui donner son grain. Je retrouvais l’activité des<br />

écuries, les chaudes odeurs des animaux et les potins <strong>du</strong><br />

château comme seuls les palefreniers savaient les raconter. Les<br />

jours où j’avais de la chance, Pognes et Burrich prenaient le<br />

temps de s’arrêter pour bavarder avec moi ; les autres jours,<br />

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