28.06.2013 Views

[L'Assassin Royal 2]L'assassin du roi

[L'Assassin Royal 2]L'assassin du roi

[L'Assassin Royal 2]L'assassin du roi

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

endis au bain où je me mis à trembler, ce qui me força à<br />

regagner ma chambre. Je réintégrai mon lit, frissonnant de<br />

f<strong>roi</strong>d. Plus tard, quelqu’un entra et me parla. J’ignore ce qu’on<br />

me dit, mais je me rappelle qu’on me secoua. C’était<br />

désagréable, mais je ne réagis pas.<br />

Je m’éveillai à nouveau, en début de soirée cette fois. Il y<br />

avait une flambée dans la cheminée et un tas de bois bien rangé<br />

dans la niche. Une petite table avait été approchée de mon lit,<br />

recouverte d’un tissu brodé aux bords effrangés sur lequel<br />

reposait une assiette garnie de pain, de viande et de fromage.<br />

Un bol ventru au quart plein d’herbes à infusion attendait l’eau<br />

d’une énorme bouilloire qui fumait au-dessus <strong>du</strong> feu. A côté de<br />

la cheminée trônait un baquet avec <strong>du</strong> savon. Une chemise de<br />

nuit propre était éten<strong>du</strong>e au pied de mon lit ; ce n’était pas une<br />

des miennes. Elle m’irait peut-être.<br />

Ma gratitude envers mon bienfaiteur inconnu l’emporta<br />

sur ma perplexité. Je sortis de mon lit et profitai de tout, après<br />

quoi je me sentis bien mieux. A mes vertiges chroniques s’était<br />

substituée une bizarre impression de légèreté, qui succomba<br />

rapidement au pain et au fromage. Je détectai une pointe<br />

d’écorce elfique dans le thé, ce qui me fit aussitôt penser à<br />

Umbre : était-ce lui qui avait cherché à me réveiller ? Non :<br />

Umbre ne me convoquait que la nuit.<br />

J’étais en train d’enfiler la nouvelle chemise de nuit lorsque<br />

la porte s’ouvrit sans bruit, et le fou se faufila dans ma<br />

chambre. Il portait sa livrée d’hiver noire et blanche, qui<br />

accentuait la pâleur de son teint. Son habit était fait d’un tissu<br />

soyeux coupé si ample que le fou avait l’air d’un bâton<br />

emmailloté. Il avait grandi, et maigri aussi, si cela était<br />

possible. Comme toujours, ses yeux sans couleur au milieu de<br />

son visage exsangue me firent un choc. Il me sourit puis me tira<br />

une langue rose pâle.<br />

« C’était donc toi, fis-je en désignant la pièce. Merci.<br />

ŕ Non », répondit-il. Il secoua la tête et, en dessous de sa<br />

coiffe, ses cheveux décolorés lui firent un halo autour de la tête.<br />

« Mais j’y ai donné la main. Merci de t’être baigné ; ça rend<br />

moins pénible la corvée de te surveiller. Je suis heureux que tu<br />

sois réveillé. Tu ronfles abominablement. »<br />

- 86 -

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!