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[L'Assassin Royal 2]L'assassin du roi

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un poignard à ma ceinture. La lame n’en était pas longue, mais<br />

c’est tout ce dont je disposais. Je n’avais pas pensé avoir besoin<br />

d’arme, ce jour-là : il n’y avait plus, croyais-je, de forgisés dans<br />

le voisinage de Castelcerf. Ils s’étaient mis à tourner autour de<br />

moi en me maintenant au centre de leur cercle. Ils me<br />

laissèrent dégainer sans réagir et sans paraître s’en inquiéter.<br />

« Que voulez-vous ? Mon manteau ? » Je dégrafai la boucle<br />

et laissai tomber le vêtement. L’un des forgisés le suivit <strong>du</strong><br />

regard, mais aucun ne se précipita dessus comme je l’espérais.<br />

Je me déplaçais, tournais en m’efforçant de les garder tous les<br />

t<strong>roi</strong>s à l’œil sans que l’un d’eux passe tout à fait derrière moi.<br />

Ce n’était pas facile. « Mes mitaines ? » Je les enlevai et les<br />

jetai vers le plus jeune. Il les laissa tomber à ses pieds sans<br />

bouger. Ils grognaient en même temps qu’ils se mouvaient d’un<br />

pas titubant et ne me quittaient pas des yeux. Aucun ne voulait<br />

attaquer le premier : j’avais un poignard et ma lame ne le<br />

raterait pas. Je fis un pas ou deux en direction d’une ouverture<br />

dans le cercle ; ils manœuvrèrent aussitôt pour me barrer le<br />

passage.<br />

Je finis par rugir : « Mais que voulez-vous donc ? » Je<br />

pivotai sur moi-même en tentant de voir chacun d’eux et,<br />

l’espace d’un instant, mon regard c<strong>roi</strong>sa celui d’un de mes<br />

assaillants. Il s’y tapissait encore moins d’émotion que dans<br />

celui de Loupiot tout à l’heure : même pas de sauvagerie<br />

propre, rien que la détresse <strong>du</strong> malaise physique et l’envie. Je<br />

soutins son regard et il cilla.<br />

« Viande. » Et il grogna comme si je lui avais arraché le<br />

mot de la gorge.<br />

« Je n’ai pas de viande, rien à manger <strong>du</strong> tout. Vous<br />

n’obtiendrez rien de moi que des coups !<br />

ŕ Toi », dit un autre avec une parodie sifflante de rire. Un<br />

rire sans joie, sans chaleur. « Viande ! »<br />

J’étais resté trop longtemps sans bouger, à regarder<br />

l’homme, car un autre m’attaqua soudain par-derrière. Il me<br />

coinça les bras contre les flancs et brusquement,<br />

épouvantablement, ses dents s’enfoncèrent dans ma chair à la<br />

jonction <strong>du</strong> cou et de l’épaule. Viande. Moi.<br />

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