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[L'Assassin Royal 2]L'assassin du roi

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« Tu penses que je devrais le punir. Je le pourrais. Je<br />

n’aurais pas besoin de prouver ses méfaits pour lui rendre<br />

l’existence pénible ; je pourrais inventer une mission, l’envoyer<br />

à Baie F<strong>roi</strong>de et le maintenir là-bas, dans des conditions<br />

inconfortables et loin de la cour, ce qui reviendrait presque à<br />

l’exiler ; ou encore le garder ici, à Castelcerf, mais le surcharger<br />

à tel point de corvées détestables qu’il n’aurait plus de temps<br />

pour ses plaisirs personnels. Il comprendrait qu’il est sous le<br />

coup d’une punition, ainsi que tous les nobles à l’esprit un tant<br />

soit peu éveillé ; tous ses sympathisants voleraient à sa<br />

défense ; les <strong>du</strong>chés de l’Intérieur prétexteraient une urgence<br />

quelconque au pays natal de sa mère pour rapatrier son fils<br />

chez eux ; et, une fois là-bas, il renforcerait sa base de soutien.<br />

Il serait bien capable de déclencher l’agitation civile qu’il attend<br />

depuis longtemps et de fonder un royaume de l’Intérieur loyal<br />

à lui seul. Mais, même s’il n’y parvenait pas, il pourrait attiser<br />

un malaise suffisant pour ré<strong>du</strong>ire à néant l’unité dont j’ai<br />

besoin pour défendre le royaume. »<br />

Il se tut et promena son regard sur la pièce. J’en fis autant :<br />

les murs étaient tapissés de cartes dessinées de sa main. Là,<br />

Béarns, plus loin, Haurfond, ici, Rippon ; en face, Cerf, Bauge<br />

et Labour. Toutes tracées d’une plume assurée, chaque cours<br />

d’eau à l’encre bleue, chaque ville désignée par son nom.<br />

C’étaient ses Six-Duchés. Il les connaissait comme jamais <strong>Royal</strong><br />

ne les connaîtrait ; il avait circulé à cheval sur ces routes, aidé à<br />

placer les bornes des frontières ; à la suite de Chevalerie, il<br />

avait traité avec les peuples limitrophes ; il avait brandi l’épée<br />

pour défendre nos terres et su quand la ranger pour négocier la<br />

paix. Qui étais-je pour lui dire comment gouverner son pays ?<br />

« Qu’allez-vous faire ? demandai-je calmement.<br />

ŕ Le garder. C’est mon frère. Et le fils de mon père. » Il se<br />

resservit <strong>du</strong> vin. « Son dernier fils, son préféré. Je suis allé<br />

trouver le <strong>roi</strong> pour lui suggérer que <strong>Royal</strong> se satisferait peutêtre<br />

mieux de son sort si on lui confiait une part plus grande de<br />

la con<strong>du</strong>ite <strong>du</strong> royaume. Le <strong>roi</strong> Subtil y a consenti. Je pense<br />

être fort occupé par la défense de notre terre contre les<br />

attaques des Pirates rouges ; à <strong>Royal</strong> reviendra donc la tâche de<br />

prélever les impôts dont nous aurons besoin et aussi de régler<br />

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