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[L'Assassin Royal 2]L'assassin du roi

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satisfaction, pas de la nervosité. Ni de la mélancolie. Ni de la<br />

solitude.<br />

Frère ?<br />

Je viens. Retrouve-moi à la vieille porcherie.<br />

Œil-de-Nuit était parti chasser loin. J’arrivai le premier et<br />

l’attendis dans l’obscurité. J’avais apporté un pot d’onguent<br />

ainsi qu’un sac plein d’os. La neige tourbillonnait autour de<br />

moi en une danse infinie d’étincelles hivernales. Je scrutai les<br />

ténèbres. Je perçus sa présence, le sentis tout proche, mais il<br />

réussit tout de même à me sauter dessus par surprise.<br />

Miséricordieux, il ne fit que me pincer la peau et secouer mon<br />

poignet valide entre ses mâchoires. Ensuite, nous entrâmes<br />

dans l’abri, j’allumai un bout de chandelle puis j’examinai sa<br />

blessure. J’étais fatigué, la veille au soir, et j’avais mal, mais je<br />

m’aperçus avec plaisir que j’avais fait <strong>du</strong> bon travail. J’avais<br />

taillé le pelage épais et le <strong>du</strong>vet le plus ras possible autour de la<br />

plaie, que j’avais nettoyée avec de la neige propre. La croûte qui<br />

s’était formée était épaisse et sombre ; elle avait encore saigné<br />

pendant la journée, mais guère. Je l’en<strong>du</strong>isis d’une épaisse<br />

couche d’onguent ; Œil-de-Nuit broncha légèrement mais<br />

supporta mes soins. Quand j’eus fini, il tourna la tête et renifla<br />

la pommade.<br />

Graisse d’oie, dit-il, et il se mit à la lécher. Je le laissai<br />

faire : rien dans le pro<strong>du</strong>it ne pouvait lui faire de mal et il<br />

l’enfoncerait mieux dans la blessure avec la langue que moi<br />

avec mes doigts.<br />

Faim ? demandai-je.<br />

Pas vraiment. Il y a des souris tant que j’en veux le long <strong>du</strong><br />

vieux mur. Puis, en reniflant le sac que j’avais apporté : Mais je<br />

ne refuserais pas un peu de bœuf ou de venaison.<br />

Je vidai le sac devant lui et il se jeta à plat ventre à côté <strong>du</strong><br />

tas d’os. Il les renifla puis choisit une articulation à laquelle<br />

adhérait encore de la viande. On va bientôt chasser ? Il me<br />

transmit l’image de forgisés.<br />

Dans un jour ou deux. Je veux être capable de manier une<br />

épée, la prochaine fois.<br />

Je ne te le reproche pas. Des dents de vache, ça ne fait pas<br />

une bonne arme. Mais n’attends pas trop. Pourquoi ?<br />

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