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[L'Assassin Royal 2]L'assassin du roi

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Une horreur au-delà de toute réflexion s’empara de moi et<br />

je me débattis, exactement comme la première fois où j’avais eu<br />

affaire aux forgisés, avec une brutalité et une sauvagerie qui<br />

valaient les leurs. J’avais pour seuls alliés les éléments, car ces<br />

hommes étaient ravagés par le f<strong>roi</strong>d et les privations. Ils<br />

avaient les mains gourdes et malad<strong>roi</strong>tes et, si nous étions tous<br />

animés de la même volonté frénétique de survivre, <strong>du</strong> moins la<br />

mienne était-elle récente et forte, tandis que la leur s’était<br />

érodée sous la violence de leur existence actuelle. J’abandonnai<br />

un morceau de chair dans la bouche de mon premier assaillant,<br />

mais je me libérai. Cela, je m’en souviens. La suite est loin<br />

d’être aussi claire, et je ne puis y mettre de l’ordre. Je brisai la<br />

lame de mon poignard entre les côtes <strong>du</strong> plus jeune. Je me<br />

rappelle un pouce qui s’enfonçait dans mon œil et le<br />

claquement qu’il fit quand je le déboîtai. Alors que j’étais<br />

empêtré avec l’un, un autre me frappa sur les épaules à coups<br />

de bâton jusqu’à ce que je parvienne à faire pivoter son acolyte<br />

pour qu’il prenne les coups à ma place. Je n’ai pas souvenir<br />

d’avoir ressenti de douleur sous cette bastonnade, et la<br />

morsure à mon cou n’était qu’un point chaud d’où coulait le<br />

sang. Je ne me sentais pas blessé, ni amoindri dans mon désir<br />

de tous les tuer. Je ne pouvais pas gagner ; ils étaient trop<br />

nombreux. Le jeune était couché dans la neige et crachait <strong>du</strong><br />

sang, mais un autre m’étranglait tandis que le t<strong>roi</strong>sième<br />

s’efforçait de s’emparer de mon poignard à la fois enfoncé dans<br />

ma chair et coincé dans ma manche. Je frappais éper<strong>du</strong>ment<br />

des pieds et des poings dans l’espoir futile d’infliger des dégâts,<br />

quels qu’ils soient, à mes adversaires, cependant que les bords<br />

<strong>du</strong> monde s’obscurcissaient et que le ciel commençait à<br />

tournoyer.<br />

Frère !<br />

Il arriva, les crocs dénudés, et tel un bélier se jeta de tout<br />

son poids dans la mêlée. Tout le monde s’écroula dans la neige<br />

et, sous l’impact, la prise sur ma gorge se desserra<br />

suffisamment pour me permettre d’aspirer un filet d’air.<br />

L’esprit éclairci, j’eus de nouveau le cœur à repousser douleur<br />

et blessure et à combattre. Je suis prêt à jurer m’être vu moimême,<br />

le visage violacé, avec le sang rouge vif qui ruisselait de<br />

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