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[L'Assassin Royal 2]L'assassin du roi

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Le jeune homme, tout déconcerté, n’eut pas le temps de<br />

répondre : on entendit <strong>du</strong> remue-ménage, des bruits de pas et<br />

des soldats sortirent en trombe <strong>du</strong> corps de garde. « Mais oui,<br />

c’est bien Burrich ! » fit le sergent. Le maître d’écurie se<br />

retrouva aussitôt entouré d’une troupe d’hommes qui le<br />

saluaient à grands cris et parlaient tous en même temps,<br />

cependant que Pognes et moi restions sur nos montures<br />

fourbues, à l’écart de la cohue. Le sergent, un certain Lame,<br />

finit par ordonner le silence, surtout pour pouvoir faire ses<br />

propres commentaires dans le calme. « On ne t’attendait pas<br />

avant le printemps, camarade, dit le vieux soldat d’un ton<br />

brusque. Et même alors, on nous avait prévenus que tu risquais<br />

de ne plus être comme quand t’étais parti. Mais tu m’as l’air en<br />

bonne forme ; un peu gelé, avec des affûtiaux pas de chez nous<br />

et une ou deux cicatrices en plus, mais toujours le même à part<br />

ça. On disait que t’avais pris un mauvais coup et que le Bâtard<br />

était mort ou quasi. La maladie ou le poison, selon les<br />

rumeurs. »<br />

Burrich éclata de rire et ouvrit largement les bras afin que<br />

tous puissent admirer sa tenue montagnarde. L’espace d’un<br />

instant, je le vis tel que ces hommes avaient dû le voir, avec son<br />

pantalon rembourré, son sarrau et ses chaussures jaunes et<br />

violets, et je ne m’étonnai plus qu’on nous ait interpellés à la<br />

porte. En revanche, je m’interrogeai sur les rumeurs.<br />

« Qui prétend que le Bâtard est mourant ? demandai-je<br />

avec curiosité.<br />

ŕ Qui veut le savoir ? » répliqua Lame <strong>du</strong> tac au tac. Il<br />

parcourut mon costume des yeux, planta son regard dans le<br />

mien et ne me reconnut pas ; mais comme je me redressais sur<br />

ma selle, il tressaillit. Encore aujourd’hui, je suis sûr qu’il m’a<br />

identifié grâce à Suie. Il ne cacha pas son saisissement.<br />

« Fitz ? Mais t’es plus que l’ombre de toi-même ! On dirait<br />

que t’as attrapé la Peste sanguine ! » C’était la première fois<br />

que j’avais une vague indication de l’aspect que j’offrais à mes<br />

proches.<br />

Je répétai ma question sans hausser le ton.<br />

« Qui dit que j’ai été empoisonné ou malade ? »<br />

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