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[L'Assassin Royal 2]L'assassin du roi

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comme des loups à la porte étaient les molosses qui<br />

empêchaient les Pirates rouges d’approcher de nos côtes.<br />

Pour moi, le temps se traînait : je rendais visite chaque jour<br />

à Kettricken, comme Umbre me l’avait suggéré, mais nous ne<br />

tenions en place ni l’un ni l’autre et je suis sûr que je l’irritais<br />

autant qu’elle m’exaspérait ; je n’osais pas rester trop<br />

longtemps en compagnie <strong>du</strong> petit loup, de peur que nous nous<br />

liions ; et je n’avais pas d’autres devoirs fixes. Les journées<br />

comptaient trop d’heures et Molly les emplissait toutes. Le<br />

pire, c’était la nuit, car alors mon esprit m’échappait<br />

complètement et mes rêves ne renfermaient que ma Molly, ma<br />

chandelière à la jupe rouge vif, aujourd’hui si triste et grave en<br />

bleu de servante. Si je ne pouvais la côtoyer de jour, je la<br />

courtisais en rêve avec une ardeur et une énergie que je n’avais<br />

jamais réussi à rassembler à l’état de veille. Lorsque nous nous<br />

promenions sur les plages après une tempête, sa main était<br />

dans la mienne ; je l’embrassais avec compétence, avec<br />

assurance, et je soutenais son regard sans avoir le moindre<br />

secret à lui dissimuler. Nul ne s’interposait entre nous.<br />

Dans mes rêves.<br />

Tout d’abord, la formation qu’Umbre m’avait donnée<br />

m’incita à l’espionner. Je savais quelle chambre elle occupait à<br />

l’étage des serviteurs, je savais quelle était sa fenêtre. J’appris<br />

sans le faire exprès les horaires de ses journées ; je me postais<br />

aux end<strong>roi</strong>ts où j’avais des chances d’entendre son pas dans les<br />

escaliers et de l’apercevoir alors qu’elle partait au marché ; j’en<br />

avais honte, mais je ne pouvais m’en empêcher. Je découvris<br />

qui, parmi les servantes, étaient ses amies ; s’il m’était interdit<br />

de lui parler, <strong>du</strong> moins pouvais-je les saluer, elles, et bavarder<br />

parfois avec elles dans l’espoir d’entendre prononcer le nom de<br />

Molly. Je me consumais <strong>du</strong> désir de la voir ; le sommeil me<br />

fuyait et manger me laissait de marbre. Plus rien n’avait<br />

d’intérêt.<br />

J’étais installé un soir dans la salle de garde mitoyenne des<br />

cuisines ; je m’étais trouvé une place dans un coin où je pouvais<br />

m’adosser au mur et allonger mes jambes sur le banc d’en face<br />

afin de décourager toute velléité de me tenir compagnie. Une<br />

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