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[L'Assassin Royal 2]L'assassin du roi

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Subtil avait toujours été d’une propreté méticuleuse ; plus que<br />

tout, je c<strong>roi</strong>s que c’est sa saleté qui me pénétrait de douleur.<br />

« Mais, en se baignant, on risque le rhume. C’est ce que me<br />

répète Murfès : une peau humide, un courant d’air f<strong>roi</strong>d et<br />

hop ! plus de <strong>roi</strong>. Du moins, c’est ce qu’il dit. » Subtil était-il<br />

vraiment devenu ce vieil homme timoré ? J’avais <strong>du</strong> mal à en<br />

c<strong>roi</strong>re mes oreilles.<br />

« Alors peut-être une tasse de thé bien chaud. Et un friand.<br />

Mijote m’a confié que c’étaient vos préférés. » Je versai le thé<br />

fumant dans une tasse et je vis le <strong>roi</strong> humer l’air avec intérêt. Il<br />

but deux tasses de thé, puis se redressa contre ses oreillers<br />

pour examiner les friands soigneusement arrangés sur le<br />

plateau. Il me pria de l’accompagner et j’en mangeai un en<br />

même temps que lui en léchant l’onctueuse garniture qui me<br />

coulait sur les doigts : je comprenais pourquoi c’étaient ses<br />

préférés. Il avait entamé son deuxième lorsque t<strong>roi</strong>s coups<br />

ébranlèrent la porte.<br />

« Ote la barre, Bâtard, ou les hommes qui m’accompagnent<br />

défoncent la porte ! Et, s’il est arrivé malheur à mon père, tu<br />

mourras sur-le-champ ! » <strong>Royal</strong> semblait fort en colère contre<br />

moi.<br />

« Qu’y a-t-il, mon garçon ? La porte est barrée ? Mais que<br />

se passe-t-il donc ? <strong>Royal</strong>, que se passe-t-il ? » J’eus le cœur<br />

fen<strong>du</strong> d’entendre le <strong>roi</strong> parler de cette voix plaintive et cassée.<br />

Je traversai la pièce et enlevai la barre. La porte s’ouvrit<br />

brutalement avant que je touche la poignée et deux des gardes<br />

les plus musclés de <strong>Royal</strong> me saisirent. Ils portaient sa livrée en<br />

satin comme des bulldogs un nœud rose au cou. Je ne résistai<br />

pas, ce qui ne les empêcha pas de me plaquer violemment<br />

contre le mur, et toutes mes douleurs de la veille se réveillèrent<br />

soudain. Ils me maintinrent tandis que Murfès se précipitait<br />

dans la chambre en se désolant <strong>du</strong> f<strong>roi</strong>d qui y régnait, et qu’estce<br />

que c’était que ça ? Des friands ! Mais c’était un véritable<br />

poison pour un patient dans l’état <strong>du</strong> <strong>roi</strong> ! Pendant ce temps,<br />

<strong>Royal</strong> restait campé au milieu de la pièce, les poings sur les<br />

hanches, l’image même de l’homme maître de la situation, et il<br />

me regardait, les yeux étrécis.<br />

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