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[L'Assassin Royal 2]L'assassin du roi

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ŕ Je pense le <strong>roi</strong> capable d’en juger par lui-même et de me<br />

congédier s’il considère que je lui fais perdre son temps. Je<br />

vous suggère d’aller le prévenir de ma venue. » Je souris à<br />

retardement dans l’espoir d’adoucir le tranchant de mes<br />

paroles.<br />

« Le <strong>roi</strong> a peu de forces ; j’essaye de veiller à ce qu’il ne les<br />

dépense que quand c’est indispensable. » Il n’avait pas bougé<br />

d’un pouce. Je me surpris à le jauger de l’œil, en me<br />

demandant si je ne pourrais pas simplement l’écarter de mon<br />

chemin d’un coup d’épaule. Mais cela créerait <strong>du</strong> remueménage<br />

et, si le <strong>roi</strong> était mal portant, ce n’était pas ce que je<br />

souhaitais. Quelqu’un me tapa sur l’épaule, mais je ne vis<br />

personne derrière moi. Quand je me retournai à nouveau, je<br />

découvris le fou entre Murfès et moi.<br />

« Es-tu son médecin pour assener de tels jugements ? » Le<br />

fou reprit la conversation là où je l’avais laissée. « Car,<br />

assurément, tu en ferais un excellent. Rien que ton aspect me<br />

revigore et tes paroles dissipent tes vents comme les miens.<br />

Comme notre cher <strong>roi</strong> doit être bien soigné, lui qui se languit<br />

tout le jour en ta présence ! »<br />

Le fou portait un plateau recouvert d’une serviette. Je<br />

sentis l’arôme d’un bouillon de bœuf et de pain à l’œuf tout<br />

frais sorti <strong>du</strong> four. Il avait égayé son habit noir et blanc de<br />

clochettes émaillées et une guirlande de houx entourait sa<br />

coiffe. Son sceptre était coincé sous son aisselle, décoré d’un<br />

rat, encore une fois ; fixé au bout de sa tige, il donnait<br />

l’impression de caracoler. J’avais observé le fou qui tenait de<br />

longues conversations avec lui devant le Grand Atre ou sur les<br />

marches <strong>du</strong> trône royal.<br />

« Va-t’en, fou ! Tu es déjà venu deux fois aujourd’hui. Le<br />

<strong>roi</strong> est couché et il n’a nul besoin de toi. » L’homme avait parlé<br />

d’un ton autoritaire, mais, dans le même temps, il avait<br />

involontairement reculé. Il était de ces gens incapables de<br />

soutenir le regard pâle <strong>du</strong> fou et de supporter le contact de sa<br />

main blanche.<br />

«Jamais deux sans t<strong>roi</strong>s, Mur-Fesse, mon ami, et mes<br />

présents remplaceront ta présence. Trotte-t’en d’ici et va donc<br />

jacasser auprès de <strong>Royal</strong> ; si les murs ont des oreilles, toi aussi,<br />

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