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[L'Assassin Royal 2]L'assassin du roi

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m’accablait. « J’ai été malade quelque temps ; je n’étais pas en<br />

état de voyager et, le temps que je me remette, le temps ne s’y<br />

prêtait plus. Je regrette d’avoir manqué le mariage.<br />

Et c’est tout ? C’est l’unique raison de ton retard ? » Elle<br />

parlait d’un ton sec, comme si elle soupçonnait quelque<br />

odieuse tromperie.<br />

« En effet, répondis-je gravement. Néanmoins, j’ai pensé à<br />

vous ; j’ai quelque chose pour vous dans mes paquetages. Je ne<br />

les ai pas encore remontés des écuries, mais je le ferai demain.<br />

ŕ Qu’est-ce que c’est ? » demanda-t-elle vivement,<br />

curieuse comme une enfant.<br />

J’inspirai profondément. J’éprouvais une atroce nostalgie<br />

de mon lit. « C’est une sorte d’herbier. Tout simple, car ce sont<br />

des objets délicats et les plus décorés n’auraient pas résisté au<br />

voyage. Les Chyurdas ne se servent pas comme nous de<br />

tablettes ni de parchemins pour enseigner les plantes : il s’agit<br />

d’un coffret de bois ; lorsque vous l’ouvrirez, vous y trouverez<br />

des miniatures en cire des herbes, teintées à leurs couleurs<br />

exactes et imprégnées de leur parfum respectif, de façon à les<br />

rendre plus faciles à identifier. Les descriptions sont en<br />

chyurda, naturellement, mais j’ai pensé que ce cadeau vous<br />

plairait tout de même.<br />

ŕ Cela m’a l’air très intéressant, dit-elle, les yeux brillants.<br />

J’ai hâte de le voir. »<br />

Brodette se glissa dans la conversation. «Voulez-vous que<br />

je lui avance un siège, ma dame ? Il me semble encore fatigué.<br />

ŕ Oh, bien sûr, Brodette. Assieds-toi, mon garçon. Dismoi,<br />

de quelle maladie as-tu souffert ?<br />

J’ai mangé une plante de là-bas et j’y ai réagi<br />

violemment. » Voilà ; je n’avais pas menti. Brodette m’apporta<br />

un petit tabouret et je m’y assis avec soulagement. Une vague<br />

de lassitude me traversa.<br />

« Je vois. » Et le chapitre de ma maladie fut clos. Elle prit<br />

une inspiration, jeta un coup d’œil autour d’elle, puis me<br />

demanda à brûle-pourpoint : « Dis-moi : as-tu déjà songé au<br />

mariage ? »<br />

Cette façon de passer <strong>du</strong> coq à l’âne était si typique de<br />

Patience que je ne pus m’empêcher de sourire ; j’essayai<br />

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