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[L'Assassin Royal 2]L'assassin du roi

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jambières gris clair ; ses cheveux étaient coiffés comme à<br />

l’ordinaire, sa parure un simple collier en perles de pierre<br />

vertes et bleues. Mais ce n’était plus la femme que j’avais<br />

ramenée à Castelcerf quelques jours auparavant ; celle-là était<br />

angoissée, furieuse, blessée, égarée ; cette Kettricken-ci<br />

irradiait la sérénité.<br />

« Ma reine... fis-je, hésitant.<br />

ŕ Kettricken », me reprit-elle calmement. Elle se déplaçait<br />

dans la pièce pour disposer des bougies sur des étagères. Il y<br />

avait presque <strong>du</strong> défi dans son laconisme.<br />

J’avançai dans son salon. Elle et Romarin en étaient les<br />

seules occupantes. Un jour, Vérité s’était plaint à moi que les<br />

appartements de son épouse avaient la précision d’un camp<br />

militaire ; ce n’était pas une exagération. Le sobre mobilier<br />

était d’une propreté immaculée ; les lourdes tentures et les<br />

épais tapis qui habillaient la plupart des aîtres de Castelcerf<br />

manquaient ici. De simples paillasses couvraient le sol et sur le<br />

cadre des paravents étaient ten<strong>du</strong>s de grands parchemins<br />

délicatement décorés d’arbres et de branches fleuries. Nulle<br />

part le moindre désordre. Je ne saurais mieux décrire la<br />

tranquillité qui régnait dans ce lieu qu’en disant que tout y était<br />

achevé et rangé, ou pas encore commencé.<br />

Je m’étais présenté en p<strong>roi</strong>e à des émotions conflictuelles,<br />

mais à présent, immobile et muet, ma respiration se calmait et<br />

mon cœur s’apaisait. Grâce à des paravents de parchemin, un<br />

angle de la pièce avait été transformé en alcôve, décorée d’un<br />

tapis de laine verte et meublée de bancs bas et rembourrés<br />

comme j’en avais vu dans les Montagnes. Kettricken plaça la<br />

bougie verte à la baie de laurier derrière l’un des paravents et<br />

l’alluma avec un brandon pris dans l’âtre. La flamme dansante<br />

insuffla la vie et la chaleur d’un lever de soleil à la scène peinte.<br />

Kettricken en fit le tour pour s’asseoir sur l’un des bancs de<br />

l’alcôve. Elle désigna le siège en face <strong>du</strong> sien. « Voulez-vous me<br />

rejoindre ? »<br />

J’obéis. Le paravent doucement éclairé, l’illusion d’une<br />

petite pièce intime et le parfum suave de la baie de laurier, tout<br />

cela baignait dans la douceur. Le siège bas était étonnamment<br />

confortable. Il me fallut un moment pour me rappeler le motif<br />

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